PUTSCH - Le chef de la junte militaire birmane a annoncé la future libération de 5636 manifestants, emprisonnés depuis le coup d'État de février dernier. Une annonce surprise qui intervient avant la fête bouddhiste de Thadingyut.
Plus de 9 mois après le putsch qui a remis l'armée au pouvoir en Birmanie, des milliers de prisonniers vont être graciés et libérés. Ainsi, le chef de la junte militaire a annoncé ce lundi 18 octobre que 5636 manifestants, emprisonnés en février dernier pour avoir défié le nouveau régime en place, seraient libérés à la veille de la fête bouddhiste de Thadingyut. Aucun détail n'a été apporté sur le profil de ces personnes qui bénéficieront de cette faveur.
Le chef de la junte exclu d'un sommet
Cette nouvelle décision de remettre des prisonniers en liberté intervient après que l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) a exclu vendredi Min Aung Hlaing, le chef de la junte, d'un prochain sommet en raison de la gestion de la crise par le gouvernement militaire. Les différents ministres des Affaires étrangères de l'Asean ont convenu qu'un "représentant non politique" birman serait invité à sa place au sommet, qui se tiendra du 26 au 28 octobre.
L'organisation, qui regroupe dix pays d'Asie du Sud-Est dont la Birmanie, a pris cette mesure exceptionnelle après que la junte a rejeté les demandes d'envoi d'un représentant spécial pour dialoguer "avec toutes les parties prenantes", dont l'ex-dirigeante civile Aung San Suu Kyi. Renversée par l'armée en février, Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la paix et âgée de 76 ans, est visée par une multitude de procédures judiciaires qui pourraient lui valoir de longues années d'emprisonnement.
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Depuis le coup d'État du 1er février, l'armée mène une répression massive avec plus de 1100 civils tués et quelque 7000 détenus, selon une ONG locale, l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP), qui rapporte des cas de tortures, de viols et d'exécutions extra-judiciaires. Au mois de juin, plus de 2000 opposants à l'armée avaient été libérés, parmi lesquels figuraient des journalistes locaux arrêtés pour avoir critiqué la répression sanglante de la junte.