Blocage du canal de Suez : une erreur humaine à l'origine de l'incident ?

Publié le 27 mars 2021 à 23h01, mis à jour le 27 mars 2021 à 23h23

Source : JT 20h WE

ÉGYPTE - Alors que les opérations de renflouement n'ont toujours pas permis de débloquer le porte-conteneurs Ever Given du canal, un responsable égyptien a estimé samedi que l'incident pourrait avoir une cause humaine.

Mais qui est responsable de ce blocage inédit dans l'histoire du commerce mondial ? Alors que l'Ever Given, un porte-conteneurs géant, est coincé depuis mardi dans le sud du canal de Suez, le chef de l'Autorité égyptienne du canal a estimé samedi qu'une erreur humaine pourrait être à l'origine de l'incident.

Si des vents violents combinés à une tempête de sable ont d'abord été pointés du doigt, Ossama Rabie ne croit pas que les conditions météorologiques soient la seule raison de l'échouement. "D'autres erreurs, humaine ou technique, ont aussi pu entrer en jeu", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Suez.

Le blocage entraîne d'importants retards de livraisons de pétrole et d'autres produits, avec une répercussion sur les cours de l'or noir, en hausse vendredi. Cette voie stratégique voit en effet passer environ 10% du commerce maritime international, selon des experts. Plus de 300 bateaux étaient coincés samedi aux deux extrémités du canal reliant la mer Rouge à la mer Méditerranée, selon le chef de l'Autorité égyptienne du canal de Suez.  

Ossama Rabie a indiqué que l'Egypte perdait entre 12 et 14 millions de dollars pour chaque jour de fermeture du canal, tandis que la revue spécialisée Lloyd's list estime que le porte-conteneurs bloque chaque jour l'équivalent d'environ 9,6 milliards de dollars (8,1 milliards d'euros) de marchandises.

Alors, qui va payer ? Les responsabilités pourraient être difficiles à établir. Le fait que "la propriété et l'exploitation (du bateau) soient séparées entre plusieurs compétences juridiques et frontières nationales" rend difficile la désignation de responsables, notait vendredi Laleh Khalili, professeure à l'université Queen Mary de Londres, dans les colonnes du Washington Post.

La durée des opérations toujours incertaine

Les efforts se multiplient depuis mercredi pour remettre à flot le mastodonte, mais une opération de renflouement menée vendredi a échoué. "Nous pouvons terminer aujourd'hui ou demain, en fonction de la réaction du navire face aux marées. Nous avons mis en place d'autres scénarios de secours", a ajouté samedi Ossama Rabie, précisant que 14 remorqueurs étaient mobilisés.

Peter Berdowski, le directeur de Royal Boskalis - la maison-mère de la société néerlandaise Smit Salvage mandatée par l'exploitant du navire pour la remise à flot de l'Ever Given - a pour sa part évoqué un renflouement possible "en début de semaine prochaine".

Si cela ne suffit pas, il faudra procéder à l'enlèvement de conteneurs pour alléger le navire, a prévenu M. Berdowski, interrogé sur la télévision publique néerlandaise.

Une importante marée haute prévue "dimanche soir" pourrait "être d'une grande aide", a indiqué M. Natzkoff. "S'ils ne parviennent pas à le débloquer lors de cette marée haute, la prochaine n'aura pas lieu avant deux semaines."


La rédaction de TF1info

Tout
TF1 Info