Boeing 777 disparu : ce que l'on sait de l'enquête en cours

Publié le 17 mars 2014 à 16h37
Boeing 777 disparu : ce que l'on sait de l'enquête en cours

VOL MH370 – La Malaisie a annoncé la participation de 25 pays aux recherches du Boeing 777, qui s'étendent désormais sur une vaste zone autour de l'océan Indien, sur terre et sur mer. Si les informations contradictoires et les rebondissements quotidiens rythment l'enquête, on sait avec certitude que l'avion a poursuivi son vol pendant 7 heures après avoir rompu toute communication. Metronews fait le point.

C'est l'un des plus grands mystères de l'histoire de l'aviation . Depuis le 8 mars dernier, on est sans nouvelles du vol MH370 de la compagnie Malaysia Airlines, qui semble s'être volatilisé. Après une dernière communication émise à 1h21, l'appareil aurait poursuivi sa course pendant sept heures, sans émettre aucun contact radio, tous les systèmes de communication étant hors service. Les données satellites recueillies ont toutefois permis d'avancer plusieurs hypothèses sur la trajectoire qu'il aurait suivie. Toujours est-il que les 227 passagers, les douze membres de l'équipage et les deux pilotes du Boeing 777 sont toujours portés disparus. Et l'espoir des familles s'amenuise au fur et à mesure que les jours passent. Retour sur les dernières informations, et les dernière pistes dévoilées ces derniers jours dans la presse.

Le copilote était aux commandes
Jeudi, les autorités malaisiennes révélaient les derniers mots prononcés par la personne aux commandes de l'avion, juste avant qu'il ne disparaisse des écrans de contrôle. "Eh bien, bonne nuit", avait-elle adressé à la tour de contrôle de Kuala Lumpur, alors que l'appareil quittait l'espace aérien malaisien en direction du Vietnam. Lundi, le PDG de la Malaysia Airlines, a affirmé que la voix était en fait celle du copilote, qui était donc aux commandes de l'appareil, alors qu'on pensait qu'il s'agissait du pilote.

Une rupture totale des communications
Selon la chronologie établie par les données satellites recueillies, cette ultime communication survient à 1h21, soit quatorze minutes après la dernière transmission de l'Acars, un système de communication permettant l’échange d’informations automatiques entre l’avion et le sol par liaison radio ou satellite. Ce dernier aurait été volontairement coupé entre 1h07 et 1h37, selon le PDG de Malaysia Airlines, sans qu'on puisse préciser si la coupure, manifestement volontaire, s'est produite juste avant le dernier message du copilote, ou juste après. Enfin, à 1h23, les transpondeurs (émetteurs radio) cessaient d'émettre, désactivés délibérément.

L'enquête s'oriente vers les pilotes
Pour en avoir le cœur net, les enquêteurs mènent des investigations depuis plusieurs jours sur le profil des deux pilotes. Selon eux, seul "un pilote confirmé et toujours en activité" aurait été capable d'agir. Mais ces investigations ne permettent pas pour l'heure de les incriminer : le commandant de bord, Zaharie Ahmad Shah, 53 ans, est militant d'une opposition malaisienne progressiste, bricoleur et cordon-bleu, et le copilote, Fariq Abdul Hamid, 27 ans, était sur le point de se marier. Christophe Naudin, expert en criminologie des transports aériens, doute aussi que les deux hommes soient impliqués : "Aucun équipage n'aurait fait monter un [Boeing, ndlr] 777 à 45.000 pieds", explique-t-il à metronews. "Au-delà, de 41.000 pieds, il risque de décrocher." D'ailleurs, "pour faire exploser l'avion, il fallait le faire descendre et non pas monter". Les données satellites ont en effet montré que l'appareil serait monté jusqu'à 45.000 pieds (13.700 mètres d'altitude) avant de descendre de manière irrégulière jusqu'à 23.000 pieds, soit en dessous de la hauteur de croisière.

Une zone de recherches de plusieurs millions de km2
Bien que débranché, l'Acars a continué à transmettre des informations captées par les satellites. Ces dernières indications ont permis aux enquêteurs d'affirmer que le Boeing 777 aurait poursuivi sa course pendant 7 heures. Deux destinations possibles, éloignées du périmètre de recherche initial, en mer de Chine méridionale, sont alors identifiées. L'une part vers le nord et s'étend du Kazakhstan au nord de la Thaïlande. L'autre file vers le sud, de l'Indonésie à la partie méridionale de l'Océan indien. Le couloir sud est cependant jugé le plus vraisemblable par les analystes : au nord, les nombreux radars militaires de plusieurs pays auraient forcément détecté l'appareil. Selon le New York Times , cette zone s'étendrait sur 5,8 millions de km2.

26 pays impliqués dans les recherches
Pour l'aider dans ce travail de fourmi, le gouvernement malaisien a demandé de l'aide à 25 pays. Une coopération sensible car il s'agit d'exploiter les données satellitaires et militaires de plusieurs Etats, dont la France, la Chine et les Etats-Unis. Les polices et services de renseignement des pays qui comptaient au moins un ressortissant dans l'avion sont ainsi appelés à procéder à des vérifications des antécédents de ces passagers. L'avion en comptait 227, ainsi que douze membres d'équipage.

La France sur le terrain
La France a envoyé sur place trois membres du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses pour la sécurité de l'aviation civile) pour participer à l'enquête. L'un d'entre eux, Jean-Paul Troadec, l'ancien directeur du BEA, avait enquêté sur l'accident du vol AF447 Rio-Paris d'Air France en juin 2009. L'épave de l'Airbus A330 n'avait été localisée que deux ans plus tard. Quatre Français figurent parmi les passagers , ce qui a conduit la justice française à ouvrir une enquête préliminaire pour homicides involontaires.


La rédaction de TF1info

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