Pour retrouver ses tableaux volés, un musée offre 10 millions de dollars

Publié le 30 décembre 2017 à 12h28
Pour retrouver ses tableaux volés, un musée offre 10 millions de dollars
Source : Ryan McBride / AFP

OCCASION À SAISIR - Le musée Gardner de Boston aux Etats-Unis propose une somme rondelette pour l’aider à retrouver des tableaux de maître volés il y a plus de vingt ans. Et les heures sont comptées.

Dix millions d’euros ! Mieux que le super loto. C’est la somme que propose le musée Gardner de Boston, pour un petit service : l’aider à retrouver plusieurs tableaux de maîtres volés en 1990. Tout indice permettant de retrouver leur piste est possible jusqu’à dimanche soir.

La somme est rondelette, mais c’est parce que pour l’instant, les pistes sont bien minces, et l’enquête patine depuis bien longtemps. Cela fait en effet vingt-sept ans que les responsables de cette institution plus que centenaire espèrent récupérer les treize oeuvres dérobées la nuit du 18 mars 1990, d'une valeur estimée à au moins un demi-milliard de dollars.

Des cambrioleurs déguisés en policiers

A l’époque déjà, l’histoire était rocambolesque, digne d’un braquage à la Ocean’s Eleven. Déguisés en policiers, les cambrioleurs s'étaient fait ouvrir par les deux gardiens de nuit avant de les ligoter puis de repartir avec quelques joyaux, notamment trois Rembrandt, un Vermeer, un Manet et cinq dessins et aquarelles de Degas.

Une récompense d'un million de dollars a rapidement été offerte en échange d'une information de nature à mener au butin, sans succès. En 1997, le Isabella Stewart Gardner Museum, qui porte le nom de sa fondatrice, la fait passer à cinq millions, mais les résultats ne sont guère plus probants. Après un quart de siècle d'enquête, coup de théâtre en mars 2013, le FBI annonce avoir identifié les voleurs, membres d'une organisation criminelle du nord-est des Etats-Unis. 

Seul problème, les faits sont prescrits depuis 1995 et les suspects ne peuvent être interpellés ou poursuivis, car ils ne sont apparemment plus en possession des oeuvres. Reste que le musée ne désespère pas et, en mai dernier, porte la récompense à dix millions de dollars, la plus importante somme jamais offerte par un acteur privé selon l'institution, avec une date limite, fin 2017.

Date limite fin 2017

Depuis le vol, les cadres dans lesquels ont été découpés les toiles n'ont pas bougé, pour respecter les dernières volontés d'Isabella Stewart Gardner, qui voulait que tout soit maintenu en l'état dans son musée. L'institution est désormais beaucoup plus connue pour ce cambriolage à l'ancienne que pour son somptueux palais, bâti en assemblant des vestiges achetés en Italie, ou sa collection, encore forte de belles pièces, comme un Titien, deux Velazquez ou un Rubens. 

Cette date limite aide à redonner un peu d'élan à une affaire qui semble dans l'impasse, après des milliers d'heures d'auditions et des déplacements aux quatre coins du monde sur la foi d'indices. "L'enquête a connu beaucoup de tournants et de rebondissements, des pistes prometteuses et des impasses", résume Kristen Setera, porte-parole de la police fédérale (FBI) de Boston. "L'attention va croissante" à l'approche de la fin de l'année, explique Anthony Amore, responsable de la sécurité du musée ravi. "On a reçu beaucoup d'appels et de courriers électroniques. Quelques-uns d'entre eux ont été très précieux", ajoute-t-il, sans plus de précision. 

Quel qu'il soit, celui qui possède les tableaux aujourd'hui ne peut en profiter comme un collectionneur ordinaire. "Vous ne pouvez pas l'accrocher au mur", dit-il. "Ils ne peuvent pas être vendus ou changé de place." Mais si une personne en possession des objets volés pourrait encore être poursuivie, l'heure n'est plus à la sanction. Le FBI a d'ailleurs déjà indiqué qu'il serait prêt à accorder l'immunité au détenteur d'une piste fiable.


La rédaction de TF1info

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