Des centaines de pro-Bolsonaro s'en sont pris à trois lieux de pouvoir du Brésil, dimanche 8 janvier.Le coût pour le patrimoine national est inestimable, alors qu'une expertise doit encore avoir lieu.
Après le chaos au Brésil, place aux constatations. Et l'étendue des dégâts causés par des centaines de soutiens de Bolsonaro qui ont envahi dimanche 8 janvier trois institutions, est immense.
Dans un communiqué, l'Institut national du patrimoine historique et artistique (Iphan) "regrette profondément les actes qui ont eu lieu (...) et les dommages causés au patrimoine culturel brésilien". L'organisme indique avoir envoyé des experts au Congrès, à la Cour suprême et au Palais présidentiel dès dimanche soir, une fois le calme revenu. Cependant, il faudra patienter pour faire expertiser les destructions : "Le travail de relevé et d'identification des atteintes au patrimoine culturel attend cependant la libération effective des espaces par les organismes chargés de l'expertise".
La galerie présidentielle en morceaux
Vitres brisées, sièges arrachés, statues détruites... Les dégâts commis par les bolsonaristes dans ces trois hauts lieux de pouvoir à l'architecture moderne d'Oscar Niemeyer, sont inestimables. Dès le dimanche, des images circulaient en ligne montrant l'ampleur des destructions. Le gouvernement fédéral a publié une liste préliminaire des dommages causés à certaines pièces de collection, tout en soulignant qu'il était trop tôt pour avoir une vue d'ensemble de toutes les œuvres abimées.
À l'entrée du palais présidentiel du Planalto, la galerie des anciens présidents a été complètement détruite. Les portraits des 39 anciens chefs d'État brésiliens ont été jetés au sol et réduits en miette… à l’exception de celui de Jair Bolsonaro, qui a toutefois disparu, comme le raconte le correspondant du Monde. Au troisième étage du palais, une pendule fabriquée par Balthazar Martinot, horloger du Roi de France Louis XIV, a été retrouvée gisant sur le sol, un trou béant à la place du cadran.
Plusieurs tableaux du Planalto ont été endommagés : celui du peintre Di Cavalcanti, intitulé Les Mulâtres et estimé à 8 millions de reals, ou encore Drapeau du Brésil de Jorge Eduardo qui a été inondé. Une table, conçue par Oscar Niemeyer et sa fille unique, Anna Maria, et ayant servi de bureau à l'ancien président Juscelino Kubitschek, a été renversée puis utilisée comme barricade par les manifestants.
"La valeur de ce qui a été détruit est incalculable en raison de l'histoire qu'elle représente. La collection dans son ensemble représente tous les présidents qui ont représenté le peuple brésilien pendant cette longue période", a déploré Rogério Carvalho, directeur de la Curatelle des Palais présidentiels. Depuis les émeutes, au moins 1200 manifestants ont été arrêtés pour être interrogés, selon la police brésilienne.
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TF1 Info