Brésil : Lula, ancien président et favori de la prochaine élection, passera bientôt par la case prison

Publié le 5 avril 2018 à 9h02
Brésil : Lula, ancien président et favori de la prochaine élection, passera bientôt par la case prison
Source : Eraldo Peres/AP/SIPA

JUSTICE - L'ancien président brésilien Lula, icône de la gauche travailliste, sera prochainement incarcéré après le rejet par la Cour suprême du Brésil de sa demande d'habeas corpus. Il purgera une peine de 12 ans et un mois de prison pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics. Des accusations qu'il nie avec vigueur.

Rarement une étape judiciaire aura autant passionné le Brésil. Ils étaient des millions devant leur petit écran, mercredi 4 avril pour suivre les débats de la Cour suprême, retransmis en direct, devant statuer sur le sort de Lula, ancien président du pays et favori de la prochaine présidentielle, en octobre. Les partisans de l'icône de la gauche travailliste étaient eux rassemblés devant un écran géant à Sao Bernardo do Campo, près de Sao Paulo. C'est dans cette même ville, au siège du syndicat des métallurgistes qu'il a dirigé dans les années 1970, que Lula a suivi l'audience. Et a vu sa demande d'habeas corpus rejetée, synonyme de prison. 

Le vote a été très serré parmi les 11 juges de la Cour suprême, la demande d'habeas corpus de Lula ayant été rejetée par six voix contre cinq. Lula, 72 ans, devra purger une peine de 12 ans et un mois de prison pour avoir reçu un luxueux appartement en bord de mer de la part d'une entreprise de bâtiment en échange de faveurs dans l'obtention de marchés publics. Des accusations qu'il nie avec vigueur et qu'il voit comme un complot visant à l'empêcher de briguer un troisième mandat, huit ans après avoir quitté le pouvoir avec un taux de popularité record. Il devrait, selon des juristes cités par l'AFP, être incarcéré la semaine prochaine. La date de mardi est annoncée comme la plus probable.

Sa candidature sera défendue dans les rues et dans toutes les instances, jusqu'aux dernières conséquences
Le Parti des travailleurs du Brésil sur Twitter

La décision de la Cour suprême - une victoire pour les procureurs de l'opération "Lavage-Express" qui a mis au jour un gigantesque scandale de corruption impliquant des hommes politiques de tous bords - a provoqué des réactions diverses au sein d'une population brésilienne déjà divisée. "Lula est innocent et cela sera reconnu par un jugement juste. Le peuple brésilien a le droit de voter pour Lula, le candidat de l'espérance. Sa candidature sera défendue dans les rues et dans toutes les instances, jusqu'aux dernières conséquences", a affirmé sur Twitter le Parti des Travailleurs, fondé par Lula dans les années 80. La présidente du parti, Gleisi Hoffmann, a parlé d'un "jour triste pour la démocratie et pour le Brésil" tandis que le président vénézuélien Nicolas Maduro a fait part d'"une douleur à l'âme devant une telle injustice".

Elle devrait réjouir les opposants de Lula, qui avaient défilé mardi soir par dizaine de milliers dans les plus grandes villes du Brésil pour réclamer son incarcération. Une certitude : elle rabat totalement les cartes de la présidentielle d'octobre, déjà présenté comme l'une des plus imprévisibles depuis des décennies. Car l'ancien chef de l'Etat était en tête des intentions de vote, alors que le président en poste Michel Temer, arrivé au pouvoir après la destitution de Dilma Rousseff, est également éclaboussé dans un scandale de corruption.


La rédaction de TF1info

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