Brésil : un suspect reconnaît avoir enterré les corps des disparus en Amazonie, des "restes humains" retrouvés

F.R avec AFP
Publié le 16 juin 2022 à 7h57

Source : Sujet TF1 Info

Le journaliste britannique Dom Philips et l'anthropologue Bruno Pereira ont été vus pour la dernière fois le 5 juin dernier, durant une expédition dans une zone dangereuse de l'Amazonie.
Deux suspects ont été arrêtés, et l'un d'entre eux a reconnu avoir enterré leurs corps.
Des restes humains ont déjà été retrouvés, et les fouilles se poursuivent.

Dix jours après la disparition du journaliste britannique Dom Phillips et de l'expert brésilien des peuple indigènes Bruno Pereira en Amazonie, les pires craintes se sont confirmées ce mercredi 16 juin : un suspect a reconnu avoir enterré leurs corps et des "restes humains" ont été retrouvés sur les lieux des recherches. 

"(Mardi) soir nous avons obtenu les aveux du premier des deux suspects arrêtés (...) qui a raconté en détail comment le crime a été commis et nous a dit où les corps avaient été enterrés", a expliqué en conférence de presse le chef de la Police fédérale de l'État d'Amazonas, Eduardo Alexandre Fontes. 

Des "restes humains" retrouvés, des expertises à venir

D'après le policier, le suspect, un pêcheur de 41 ans nommé Amarildo da Costa de Oliveira, avait reconnu avoir participé au "crime", mais sans préciser son rôle. Le pêcheur avait été amené par la police sur les lieux des recherches pour leur montrer l'endroit précis.

"Des excavations ont été effectuées sur place, les fouilles vont continuer, mais des restes humains ont déjà été retrouvés", a ajouté Eduardo Alexandre Fontes. "Dès que nous aurons pu vérifier grâce à l'expertise qu'il s'agit bien de restes des corps de Dom Phillips et Bruno Pereira, ils seront restitués aux familles".

Une zone stratégique pour le trafic de drogue, la pêche illégale et l'orpaillage

Le journaliste britannique et l'expert brésilien avaient été vus pour la dernière fois le 5 juin, durant une expédition dans la zone de la Vallée de Javari. Cette région proche de la frontière avec le Pérou et la Colombie est réputée très dangereuse, s'y déploient de multiples trafics de drogue, de pêche ou d'orpaillage illégal. Elle est devenue ces dernières années un axe stratégique pour les gangs de narcotrafiquants qui acheminent par voie fluviale de la cocaïne ou du cannabis produits dans les pays voisins.

Auteur de dizaines de reportages sur l'Amazonie, Dom Phillips, 57 ans, installé au Brésil depuis 15 ans, s'était rendu une nouvelle fois dans la région dans le cadre de recherches pour un livre sur la préservation de l'environnement. Bruno Pereira, 41 ans, expert reconnu et défenseur des droits des peuples autochtones, a travaillé durant de nombreuses années à l'agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes (Funai).

Ce dernier a relaté à plusieurs reprises avoir été la cible de menaces de bûcherons, mineurs et pêcheurs illégaux qui tentaient d'empiéter sur les terres protégées.

Des personnes mortes pour défendre les terres indigènes et l'environnement. Le Brésil ne peut pas être cela
Lula da Silva

La disparition des deux hommes a suscité une vive émotion dans le monde, avec des réactions de personnalités politiques de premier plan et de célébrités comme les membres du groupe de rock irlandais U2. Le président d'extrême droite Jair Bolsonaro, favorable à l'exploitation minière et agricole de réserves indigènes en Amazonie, a été fortement critiqué pour avoir qualifié l'expédition des deux hommes d'"aventure peu recommandable". Mercredi, il a affirmé que Dom Phillips était "mal vu" en Amazonie parce qu’il avait écrit "de nombreux reportages contre les orpailleurs, sur l'environnement"

"C'est très triste", a réagi de son côté l'ex-président de gauche Lula da Silva, à la tête de l'État entre 2003 et 2011, et actuellement candidat à la présidentielle de 2022. "Des personnes mortes pour défendre les terres indigènes et l'environnement. Le Brésil ne peut pas être cela", a-t-il écrit sur Twitter. 


F.R avec AFP

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