À deux mois de Noël, la pénurie de bouchers inquiète le Royaume-Uni

T.G
Publié le 1 octobre 2021 à 12h11, mis à jour le 8 octobre 2021 à 10h09

Source : JT 20h Semaine

BREXIT - En manque de près de 15.000 bouchers, le Royaume-Uni craint des pénuries de certains produits typiques des fêtes de Noël. À cause de la pandémie et du Brexit, la main d'œuvre manque outre-Manche dans de nombreux secteurs.

Tradition parmi les traditions au Royaume-Uni, Noël pourrait avoir un goût moins fastueux cette année. Repas de famille oblige, les abattoirs embauchent 10 à 15% d'effectifs en plus chaque année pour les fêtes de fin d'année. Or, en 2021, l'Association britannique des transformateurs de viande (BMPA) table sur 15% de bouchers en moins. 

La Grande-Bretagne est en effet confrontée à des pénuries de main-d'œuvre historiques depuis l'entrée en vigueur du Brexit, qui limite les passages d'Européens outre-Manche. La pandémie de Covid-19, et ses restrictions de déplacement, n'y est pas pour rien non plus : un certain nombre de travailleurs européens ont décidé de rentrer dans leur pays faute de pouvoir travailler. Résultat : il manque des chauffeurs routiers pour les livraisons, des employés sur les élevages de volailles ou encore des bouchers dans les abattoirs. 

"Il y aura des pénuries de saucisses roulées au bacon"

Nick Allen, un porte-parole de BMPA a expliqué dans l'édition de vendredi du quotidien The Times que ce manque de main-d'oeuvre avait forcé le secteur à se concentrer sur l'approvisionnement des supermarchés en morceaux de viande de base, et non les produits prisés des Britanniques pour les fêtes. "Nous aurions vraiment dû produire des aliments de Noël à partir de juin ou juillet, mais ce n'est pas le cas jusqu'à présent", a-t-il détaillé, avertissant "qu'il y aura des pénuries d'aliments festifs, comme les saucisses roulées au bacon"

Plusieurs organisations de la filière réclament la création d'un visa de courte durée qui pourrait permettre le retour des travailleurs européens au Royaume-Uni pour combler les manques d'effectifs. Une requête à laquelle le gouvernement de Boris s'apprêterait à consentir selon les informations du Times. Il s'agirait d'un assouplissement des restrictions en matière de visa pour un maximum de 1 000 bouchers étrangers, comme cela a déjà été décidé pour d'autres secteurs ces dernières semaines.

Les rayons vides le soir de Noël, ce n'est pas la seule crainte de la profession. Faute d'être envoyés dans les usines de transformation, encombrées par manque de bouchers, des cheptels entiers pourraient devoir être abattus. Pour certains éleveurs, les surplus de porcs entraînent une augmentation considérable des coûts de nourriture et d'hébergement. Des cas d'abattage ont déjà été recensés par la presse britannique ces derniers jours. 


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