Brexit : Paris menace Londres de "mesures de rétorsion" si l'accord sur la pêche n'est pas mis en œuvre

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 27 avril 2021 à 10h43, mis à jour le 27 avril 2021 à 11h04
Flotte de bateaux de pêche à l'entrée du port de Boulogne-sur-Mer
Flotte de bateaux de pêche à l'entrée du port de Boulogne-sur-Mer - Source : PHILIPPE HUGUEN / AFP

MISE SOUS PRESSION - Le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, a menacé mardi le Royaume-Uni de "mesures de rétorsion" sur les services financiers si l'accord post-Brexit concernant la pêche n'était pas appliqué.

Un conflit en devenir. La France a demandé mardi au Royaume-Uni de faire des efforts pour mettre en œuvre l'accord post-Brexit concernant la pêche, sous peine de sanctions financières. "Nous demandons tout l'accord, rien que l'accord et tant qu'il ne sera pas mis en place [...] nous prendrons des mesures de rétorsion dans d'autres secteurs si c'est nécessaire", a déclaré Clément Beaune, invité de BFM Business. "Le Royaume-Uni attend de notre part un certain nombre d'autorisations sur les services financiers. Nous n'en donnerons aucune tant que nous n'aurons pas les garanties que sur la pêche et d'autres sujets, le Royaume-Uni respecte ses engagements", a-t-il ajouté soulignant que "c'est donnant-donnant". "Il faut que chacun respecte ses engagements sinon nous serons aussi brutaux et difficiles que nécessaire comme partenaires", assène-t-il.

Source de désaccords et point de tension jusqu'au bout des négociations sur le Brexit, l'accord sur la pêche prévoit notamment que les Britanniques délivrent des licences pour la zone des 6-12 milles marins au large de leurs côtes. Un secteur où les pêcheurs européens se rendaient traditionnellement. Cet arrangement tarde encore à véritablement se mettre en place, suscitant la grogne des professionnels et un appel de la France à une action ferme de l'Union Européenne. 

Jusque-là, seulement 22 bateaux sur 120 de Boulogne-sur-Mer (nord), premier port de pêche français, ont reçu la précieuse licence permettant d'accéder à ces eaux riches en poissons, a indiqué un responsable local de la filière, Olivier Leprêtre.


Maxence GEVIN avec AFP

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