BURKINA FASO - Ce colonel de l'armée a été choisi pour prendre les rênes du pays le temps d'organiser de nouvelles élections. Dimanche 1er novembre, son premier acte a été de disperser manu militari les manifestants et de prendre le contrôle de la télévision.
La tension reste de mise au Burkina Faso, après que le président Compaoré a abandonné le pouvoir vendredi. Dimanche, des milliers d'habitants de Ouagadougou se sont donné rendez-vous sur la place de la Nation, en plein centre de la capitale, pour protester contre l'installation d'un régime de transition militaire dirigé par le colonel Isaac Zida. A la place, ils demandent à ce que le pouvoir soit assumé par le président de l'Assemblée nationale en attendant que la prochaine élection présidentielle soit organisée, comme le prévoit la constitution du pays.
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Démission du président Compaoré
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La transition assurée par un régime militaire
La manifestation civile aura été de courte durée. Malgré les appels répétés de la communauté internationale en faveur d'une transition démocratique, l'armée a pris dimanche après-midi le contrôle de plusieurs points névralgiques de la capitale. Les soldats de la garde rapprochée de Zida ont ainsi envahi les locaux de la radio-télévision nationale, avant de forcer les personnels à évacuer.
Un jeune Burkinabé tué par balle
C'est à ce moment-là qu'un jeune Burkinabè a été tué par balle près du siège de la radio-télévision nationale, où des soldats ont tiré des rafales de sommation pour disperser des centaines de manifestants, a annoncé l'armée. Il s'agit vraisemblablement d'une balle perdue. Peu après, c'est la place de la Nation qui a été vidée de ses occupants, à grand renfort de gaz lacrymogène et de coups de feu tirés en l'air. La zone, quadrillée par les militaires, est désormais interdite à la population.
Inconnu du grand public jusqu'à vendredi, Isaac Zida, 49 ans, n'en est pas moins un personnage qui compte au sein de l'armée burkinabè. Formé au centre d'entraînement commando de Pô, dans le sud du pays, il a fait carrière au sein du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), une unité d'élite de l'armée. Il en a ensuite gravi les échelons jusqu'à en devenir le numéro 2.
Zida, loin de faire l'unanimité
Préféré samedi à son rival le général Traoré, jugé beaucoup trop proche de l'ancien Président, cet homme à la moustache fine et aux lunettes sans monture est réputé fin connaisseur de la politique régionale. A en croire ceux qui ont travaillé à ses côtés, il aurait ainsi suivi des cours d'état-major au Cameroun, avant de prendre part à la mission de l'ONU en République démocratique du Congo. Pendant la crise ivoirienne, qui a abouti fin 2011 au départ de Laurent Gbagbo, il était par ailleurs l'officier de liaison sur place de Blaise Compaoré, qui assurait la médiation entre les parties.
Mais Zida est loin de faire l'unanimité. Ses détracteurs lui reprochent notamment d'être un familier du général Diendéré, chef d'état-major de Compaoré. "Il fait partie des mêmes réseaux que Diendéré. Certains se méfient de lui", avertit une source sécuritaire.
Alors que la situation est toujours tendue dans ce pays, l'armée a réaffirmé dimanche soir son engagement à mettre en place un régime de transition dans la concertation. "Un organe de transition sera mis en place avec toutes les composantes qui seront arrêtées par un large consensus, et dont la durée sera précisé", selon un communiqué lu par le colonel Auguste Barry, l'un des adjoints du lieutenant-colonel Isaac Zida.
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