"C'est la fin de ma présidence" : quand Trump se disait "foutu" en apprenant la nomination du procureur Mueller

Publié le 19 avril 2019 à 8h10

Source : Sujet JT LCI

ETATS UNIS - Craignant la "fin" de sa présidence, Donald Trump a essayé de torpiller l'enquête russe, en voulant notamment limoger le procureur spécial Robert Mueller, dont les conclusions très attendues ont mis jeudi Washington en ébullition.

"Oh mon Dieu. C'est terrible." Le rapport Mueller, fruit de 22 mois d'une enquête sur l'ingérence de Moscou dans la présidentielle de 2016 et dont les conclusions avaient été rendues publiques le 24 mars, a été publié intégralement jeudi soir. On y découvre un Donald Trump inquiet comme jamais, craignant "la fin" de sa présidence.

Certes, le volumineux rapport – 400 pages – souligne l'insuffisance de preuves prouvant une quelconque collusion, se contentant de confirmer l'existence de "nombreux liens" entre la Russie et des membres de la campagne du candidat républicain. En revanche, sur le second volet de l'enquête, les soupçons d'entrave à la justice pesant sur Donald Trump, le procureur se montre moins définitif : il détaille une série de pressions troublantes exercées par le maître de la Maison Blanche, à commencer par le limogeage, en mai 2017, de l'ancien chef du FBI James Comey, alors en charge de l'enquête russe. 

"Oh mon Dieu. C'est terrible"

Suite au tollé provoqué par cette révocation, Robert Mueller avait été nommé procureur spécial. Et c'est là que le magnat de l'immobilier aurait vacillé, se disant  "foutu" en apprenant cette nomination. "Oh mon Dieu. C'est terrible. C'est la fin de ma présidence", aurait confié l'ex-magnat de l'immobilier. Afin de s'en sortir, Donald Trump a alors ordonné le limogeage de Robert Mueller, mais les juristes de la Maison Blanche s'y sont opposés, révèle encore le procureur spécial. "J'aurais pu virer tout le monde, même Mueller", s'est défendu le président dans la soirée. "J'avais le pouvoir de mettre fin à cette chasse aux sorcières", a-t-il ajouté, tout en assurant avoir "choisi de ne pas le faire".

Lors d'une conférence de presse organisée avant même la divulgation du rapport Mueller, le ministre de la Justice Bill Barr a toutefois jugé ne pas avoir matière à poursuivre Donald Trump. "Le président était frustré et en colère, sincèrement convaincu que cette enquête portait atteinte à sa présidence", a déclaré M. Barr, semblant justifier les attaques répétées du milliardaire contre certains membres de l'équipe Mueller. 

Exultant, le président Trump, lui, s'est dit totalement blanchi. "Comme je l'ai toujours dit: il n'y a pas de collusion, pas d'entrave" à la justice, a tweeté le milliardaire républicain, avant d'affirmer plus tard, dans un autre tweet, que l'ingérence russe n'avait "pas changé" l'issue du scrutin présidentiel. L'opposition démocrate a, au contraire, relevé dans le document des "preuves alarmantes" d'"actes immoraux" commis par Donald Trump, et promis d'user de tous ses pouvoirs - et notamment de son contrôle de la Chambre des représentants - pour en savoir plus.


La rédaction de TF1info

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