Carlos Ghosn auditionné par des magistrats français au Liban

IN avec AFP
Publié le 31 mai 2021 à 9h54
Carlos Ghosn auditionné par des magistrats français au Liban

Source : AFP

JUSTICE - L'ancien patron de Renault-Nissan est auditionné à partir de ce lundi par des magistrats français à Beyrouth, la capitale du Liban, dans le cadre des enquêtes qui le visent, notamment pour abus de bien sociaux.

L'audition a débuté peu après 9h, heure française. Carlos Ghosn, l’ancien PDG de Renaut-Nissan, est entendu pour la première fois par des juges français, à Beyrouth (Liban), dans le cadre des enquêtes qui le visent à Nanterre et Paris, notamment pour abus de bien sociaux. Au menu des questions de cette audition prévue sur cinq jours : deux fêtes au château de Versailles, des flux financiers avec un distributeur commercial à Oman, ainsi que des prestations de conseil quand Carlos Ghosn était le patron de Renault-Nissan.

L'ancien homme d'affaires, visé par un mandat d'arrêt d'Interpol, est contraint de rester au Liban depuis sa fuite rocambolesque du Japon en décembre 2019. Arrêté en novembre 2018 sur le tarmac de l'aéroport de Tokyo, il était en liberté sous caution après plusieurs mois de détention, avec interdiction de quitter l'archipel dans l'attente de son procès pour des soupçons de malversations financières chez Nissan quand il a déjoué la surveillance des autorités nippones. 

Pas de mise en examen sans présence sur le sol français

Les juges d'instruction de Nanterre et de Paris, ainsi que des enquêteurs de l'Office anticorruption, se sont donc directement rendus au Liban pour l'interroger. À Nanterre, la justice soupçonne Carlos Ghosn d'avoir tiré un bénéfice personnel d'une convention de mécénat entre Renault et l'établissement qui gère le Château de Versailles, en y organisant deux soirées.

Les enquêteurs se penchent aussi sur plusieurs millions d'euros de paiements considérés suspects entre RNBV, filiale néerlandaise incarnant l'alliance de Renault et Nissan, et le distributeur du constructeur automobile français à Oman, Suhail Bahwan Automobiles. À Paris, des juges d'instruction s'intéressent depuis 2019 à des prestations de conseil conclues par RNBV avec l'ancienne ministre française de la Justice Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer.

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"La défense a d'ores et déjà identifié dans les dossiers français des irrégularités de procédure qu'elle estime graves", dénoncent dans un communiqué les trois avocats de Carlos Ghosn, Mes Carlos Abou-Jaoude, Jean-Yves Le Borgne et Jean Tamalet. "Ces anomalies, qui fragilisent le processus judiciaire, proviennent des méthodes singulières de l'enquête japonaise qui demeure la source principale des dossiers français."

L'ancien magnat de l'automobile, âgé de 67 ans, "entendu comme témoin, n'a aucune possibilité de contester la légalité de la procédure", constatent-ils. "Seul le statut de mis en examen", que les trois avocats "appellent de leurs vœux, lui permettra de dénoncer les vices juridiques affectant le dossier et de faire réaliser des auditions", estiment-ils. En étant mis en examen, Carlos Ghosn pourra avoir accès au dossier, donc connaître les charges qui pèsent contre lui, mais surtout demander des actes (contre-expertises, auditions de témoins, confrontations, etc). Mais cette mise en examen ne pourra pas intervenir tant que Carlos Ghosn n'est pas sur le sol français.


IN avec AFP

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