DIVISION - La crise entre les indépendantistes catalans et le gouvernement de Madrid sème le trouble dans la police régionale de Catalogne. Alors que le chef des 16.000 Mossos d'Esquadra a été destitué, ces derniers ont dû décrocher les photos des leaders indépendantistes, dont Carles Puigdemont, dans leurs commissariats.
Ils sont au coeur de la tempête. Les Mossos d'Esquadra, la police catalane, va-t-elle obéir aux ordres de Madrid ou à ceux d'un hypothétique gouvernement d'une "République catalane" qu'aucun pays n'a reconnue ? Les policiers catalans ont en tout cas reçu l'ordre, ce dimanche, de retirer de leurs commissariats les photos du président catalan destitué, Carles Puigdemont, et des autres ex-membres de l'exécutif régional, selon El Independiente.
En plein bras de fer entre le gouvernement espagnol et l'exécutif de Catalogne, que ce même gouvernement central a démis, "le corps (policier) est divisé à égalité : certains sont enchantés que Madrid prenne le contrôle, et d'autres voient cela avec inquiétude et rejet", explique un agent des Mossos d'Esquadra à l'AFP, sous couvert d'anonymat.
La reprise en main de la police catalane est l'une des priorités du chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy. Ce dernier a d'abord remplacé le chef opérationnel des 16.000 Mossos, Josep Lluis Trapero, soupçonné d'être trop proche des dirigeants indépendantistes et qui fait, en outre, l'objet d'une enquête pour sédition.
"Il y a beaucoup de peur et d'anxiété chez tout le monde, au-delà du fait de vouloir l'indépendance ou de ne pas la vouloir, comme c'est mon cas", a explique à l'AFP un deuxième policier catalan, également sous couvert d'anonymat. "L'ambiance est difficile. Il y a des discussions, des cris, des situations très tendues entre collègues", expliquait-il avant que le Parlement catalan ne déclare unilatéralement l'indépendance vendredi.
Lors du référendum d'autodétermination interdit du 1er octobre, les Mossos ont évité de charger les électeurs rassemblés pour protéger les bureaux de vote. L'intervention, émaillée de violences, a finalement échu à la police nationale et à la Garde civile. Selon le second policier anonyme, "un dispositif frauduleux a été mis en place pour que nous ne puissions pas faire notre travail. Beaucoup de (Mossos) de la division anti-émeutes avaient été mis au repos pour la journée. Beaucoup d'entre nous se sont sentis honteux".
Ce dimanche, selon La Vanguardia, un syndicat minoritaire des Mossos dit ne pas écarter la possibilité d'arrêter le président destitué de Catalogne, Carles Puigdemont. Plus tôt, dans une circulaire interne, les cadres de la police catalane ont appelé les agents à la "neutralité" et à éviter les incidents devant la hausse prévisible des manifestations. De quoi rassurer le ministère de l'Intérieur à Madrid, désormais chargé du contrôle des Mossos.
Samedi, les Mossos ont également retiré à Carles Puigdemont une partie de sa garde rapprochée, composée d'unités d'élite de la police catalane, selon la Vanguardia. Une information qui n'a pas été confirmée par son entourage.
Parmi les Mossos, l'inquiétude porte sur leur rôle en cas de troubles. Les agents anti-émeutes seront en première ligne et peut-être que "dans les circonstances où on leur disait jusqu'à maintenant de faire preuve de retenue, on leur dira maintenant : 'chargez'", s'inquiète un cadre intermédiaire de la police catalane. Dans ce cas, tous les Mossos suivraient-ils les ordres ?
Un refus pourrait entraîner des sanctions salariales, des destitutions ou des condamnations, ce qui pousse le syndicat majoritaire à recommander de suivre les ordres. "La désobéissance aux lois n'est jamais une option pour la police. Nous n'avons pas de marge pour désobéir aux lois car dans ce cas nous ne pouvons pas demander au reste des citoyens qu'ils les suivent aussi", affirme Valentin Anadon, secrétaire général du syndicat SAP-FEPOL.
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