À cause de la déforestation et du narcotrafic, 26% de l'Amazonie irréversiblement détruite

F.R. avec AFP
Publié le 7 septembre 2022 à 17h22, mis à jour le 8 septembre 2022 à 11h47

Source : Sujet TF1 Info

Le 5e sommet des Peuples indigènes s'est tenu mardi 6 septembre à Lima, au Pérou.
Les responsables indigènes tirent la sonnette d'alarme, une "alerte rouge", face à la situation en Amazonie.
Selon eux, 26% du "poumon vert" de la planète sont irréversiblement détruits, et les 74% restants doivent être protégés.

Le "poumon vert" de la planète en "alerte rouge". Réunis ce mardi 6 septembre pour le 5e sommet des Peuples indigènes, à Lima, au Pérou, des dirigeants des peuples autochtones de l'Amazonie ont tiré la sonnette d'alarme, face à la situation dramatique que connaît la plus grande forêt tropicale du monde. 

Dirigeants amazoniens et enquêteurs des neuf pays représentés - le Pérou, le Brésil, l'Équateur, la Colombie, le Venezuela, la Bolivie, la Guyane, la Guyane française et le Suriname - ont présenté un rapport, démontrant que l'Amazonie se trouve au point de non-retour. En cause : la déforestation, le narcotrafic et la contamination des sols, qui combinés, représentent désormais 26% de la région. 

La température va augmenter de deux degrés si la déforestation se poursuit à ce rythme
Le chef du peuple Wakuenai Kurripaco

"Pour nous, annoncer que l'Amazonie est contaminée et détruite à 26% est très alarmant", a souligné auprès de l'AFP le Vénézuélien Gregorio Mirabal, à la tête de la Coordination des organisations autochtones du bassin amazonien (Coica), qui représente 3,5 millions d'indigènes habitant cette région. "C'est une alerte rouge nous disant que, si nous ne faisons rien maintenant, nous n'atteindrons pas les objectifs de développement de 2030 ni ceux des grands accords conclus à la COP de Glasgow", a assuré le quinquagénaire, arborant fièrement une couronne de plumes rouges et jaunes. 

Selon les acteurs présents au sommet, les 74% restants nécessitent une protection immédiate. "Les gouvernements ont dit qu'ils sauveraient l'Amazonie, mais au vu de ces chiffres, force est de constater qu'ils ne tiennent pas leurs promesses", a affirmé le chef du peuple Wakuenai Kurripaco. "La température va augmenter de deux degrés si la déforestation se poursuit à ce rythme", a-t-il averti.

Selon Gregorio Mirabal, il existe dans cette région du monde quelque 511 peuples autochtones et 500 langues différentes y sont pratiquées.  

Autre problème abordé lors du sommet: l'assassinat de défenseurs et dirigeants amazoniens, qui monte à plus de 280 dans les neuf pays que couvre cette forêt tropicale. "L'Amazonie souffre parce que nous sommes envahis par l'exploitation forestière, les compagnies pétrolières et ceux qui attaquent nos territoires. Nous voulons lancer un appel au secours", a dit à l'AFP la Brésilienne Marciely Tupari, de la Coordination des organisations indigènes de l'Amazonie brésilienne. 

Plus de 12.000 incendies enregistrés en 4 jours en septembre

Touchée par des incendies monstres en 2019, qui ont ému la communauté internationale, l'Amazonie a enregistré 12.133 foyers d'incendie en seulement quatre jours, entre le 1er et le 4 septembre, soit plus de 70% du chiffre enregistré pour l'ensemble du mois l'an dernier. En août, le nombre de feux de forêt en Amazonie a augmenté de 18% par rapport à l'an dernier, avec pas moins de 33.116 foyers, du jamais vu depuis 2010.

Amazonie : les forêts brûlent toujoursSource : TF1 Info

Depuis l'arrivée au pouvoir du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, en janvier 2019, la déforestation moyenne annuelle en Amazonie brésilienne a augmenté de 75% par rapport à la décennie précédente. Il a fortement affaibli les organes de surveillance de l'Amazonie et encouragé les activités extractives et agricoles dans des zones protégées.


F.R. avec AFP

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