Inondations au Pakistan : les autorités ouvrent une brèche dans le plus grand lac du pays

M.G
Publié le 5 septembre 2022 à 11h17, mis à jour le 5 septembre 2022 à 19h54

Source : Sujet TF1 Info

Les autorités pakistanaises ont décidé d'ouvrir une brèche dans le plus grand lac d'eau douce du pays.
Cette mesure doit permettre d'empêcher des zones très densément peuplées de subir des inondations potentiellement meurtrières.
Malgré tout, 100.000 personnes ont été déplacées.

Le dérèglement climatique, plus que jamais au centre de l'actualité au Pakistan. En raison des pluies diluviennes et des immenses inondations qui frappent actuellement le pays, les autorités ont ouvert une brèche dans le plus grand lac d'eau douce du pays. Une décision qui doit permettre d'éviter aux zones densément peuplées d'être, à leur tour, envahies par les eaux. "Le lac Manchar, qui est utilisé pour le stockage de l'eau, avait déjà atteint des niveaux dangereux et la pression accrue constituait une menace pour les zones environnantes dans la province méridionale de Sindh", a déclaré le ministre de l'irrigation de la région, Jam Khan Shoro, rapporte le Guardian. "En ouvrant la brèche, nous avons essayé de sauver la ville de Sehwan", ajoute-t-il, précisant que "les niveaux d'eau de Johi et Mehar, dans le district de Dadu", seront réduits. 

Environ 100.000 personnes ont été invitées à quitter leur foyer. Pour l'heure, le gouvernement n'est toutefois pas en mesure d'établir combien le feraient effectivement. Selon le Guardian, certaines personnes déplacées par les inondations se sont plaintes des abris surpeuplés, tandis que d'autres sont réticentes à l'idée de laisser leurs biens.

Près de trois fois la moyenne des 30 dernières années

Depuis plusieurs semaines, le Pakistan doit faire face à des inondations inédites, d'une violence extrême. La faute à des pluies de mousson record et à la fonte inhabituelle des glaciers dans le nord du pays. Le territoire a reçu près de trois fois la moyenne des 30 dernières années pour le trimestre allant jusqu'en août, avec un total de 390,7 mm (15,38 pouces). La province de Sindh, qui compte 50 millions d'habitants, a été la plus durement touchée (+464% de précipitations supplémentaires par rapport à la moyenne de ces 30 dernières années).

Pour ne rien arranger, les infrastructures ne sont pas prévues pour de telles intempéries. Ainsi, les barrages et réservoirs, à la capacité limitée, débordent déjà et ne peuvent être utilisés pour arrêter les flux en aval. Le barrage de Tarbela, dans le nord-ouest, est, par exemple, à pleine capacité depuis des semaines, selon les données de la National Disaster Management Authority (NDMA). En aval, dans le Sindh, les barrages sont sous pression et l'Indus a atteint un niveau de crue élevé, précise l'instance dans son dernier rapport de situation.

Plus de 33 millions de personnes ont été touchées par ces intempéries. Plus de 1290 morts, dont plus de 400 enfants, ont déjà été dénombrés.


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