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"The Drop Store" : quelle est cette boutique où les 15 ml d’eau "propre" coûtent 180 euros ?

Publié le 7 avril 2023 à 23h52, mis à jour le 8 avril 2023 à 0h08
JT Perso
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Source : JT 13h Semaine

À quoi pourrait ressembler notre quotidien dans un pays où l'eau se fait rare ?
Pour le savoir, le ministère des Affaires étrangères néerlandais a lancé "The Drop Store".
Une fausse boutique en ligne qui propose des produits de première nécessité... à des prix exorbitants.

Comment sensibiliser les habitants à une future - et possible - crise de l'eau ? Plutôt qu'un long discours, le ministre des Affaires étrangères néerlandais, Wopke Hoekstra, a préféré frapper les consciences en lançant "The Drop Store" ("le magasin de la goutte", ndlr) : un concept d’e-commerce futuriste qui met en lumière l’impact économique qu'une telle crise pourrait avoir sur nos achats du quotidien. Car quoi de plus parlant que de toucher au porte-monnaie des consommateurs. 

On y trouve ainsi des produits de première nécessité en très petite quantité et à des prix prohibitifs. Par exemple, un épi de maïs de 35 grammes coûte 129,90 dollars (118 euros), deux cubes de fromage valent 109 dollars (100 euros), tandis que cinq grains de riz sont à 198 dollars (180 euros). L’eau normale, quant à elle, est vendue à 1,99 dollar (1,82 euro), mais elle est brune et trouble. Pour avoir une eau minérale pure, il faut en revanche débourser 199 dollars (182 euros) pour seulement... 15 ml.

Inondations, sécheresse, pollution

"L’eau affecte tout, et tout le monde", rappelle le ministère néerlandais, comme pour mieux appuyer là où ça fait mal. Ce site se veut toutefois didactique. Ainsi, à côté de chaque produit, un pictogramme explique la raison de sa raréfaction : inondations, sécheresse, pollution… Et les valeurs nutritionnelles sont remplacées par le nombre de litres d’eau nécessaires pour sa production. "The drop store" alerte aussi plus largement sur le changement climatique dû à l'activité humaine et la pollution et renvoie même vers différentes organisations, comme le WWF ou les Nations unies, qui apprennent aux consommateurs à raisonner leur consommation d'eau. 

Cette campagne gouvernementale, lancée à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur l’eau, qui s'est tenue du 22 au 24 mars, fait suite à une année 2022 décrite comme la plus sèche des 500 dernières années par les scientifiques de la Commission européenne. Mais le site internet de la boutique fait également référence aux catastrophes climatiques liées aux inondations "qui ont augmenté de 134% depuis l'an 2000". Car si les sécheresses peuvent avoir des conséquences sur les plantations, c’est aussi le cas des inondations. Comme celles qui ont touché les Pays-Bas récemment.

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Une situation qui affecte de façon criante la France qui, comme de nombreux autres pays, est d'ores et déjà touchée par le manque d’eau. L'été dernier, la canicule a gravement affecté l'agriculture et 93 départements ont été frappés par la sécheresse, dont 79 en "état de crise". Résultat, plus de 100 communes ont été privées d’eau potable, obligeant les autorités à fournir de l’eau par camions-citernes. Et récemment, le bilan hivernal de Météo-France, publié le 6 mars, a révélé un déficit pluviométrique exceptionnel. Quelques semaines plus tard, Emmanuel Macron annonçait les mesures phares de son plan eau, qui encourage notamment la sobriété dans l’utilisation du précieux liquide. 

Et les choses ne vont pas en s’arrangeant. Selon une estimation du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), 35% des zones humides du monde ont été perdues entre 1970 et 2015, en raison du changement climatique et du développement humain. Elles réduisent pourtant "l'impact des inondations, nettoient les eaux polluées et séquestrent le carbone jusqu'à 55 fois plus vite que les forêts tropicales humides". Pire, en fonction de l'élévation du niveau de la mer causée par la crise climatique, entre 20 et 90% des zones humides côtières actuelles pourraient disparaître d'ici à la fin du siècle.

La politique fiction des Pays-Bas pourrait donc bien un jour devenir réel, si rien n’est fait pour réduire notre consommation d’eau et réguler les températures de notre planète. 


Virginie FAUROUX

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