Chantage contre le roi du Maroc : la preuve fragilisée par un expert

Publié le 23 septembre 2015 à 7h42
Chantage contre le roi du Maroc : la preuve fragilisée par un expert

JUSTICE – France Inter révèle que l'un des enregistrements audio, utilisé pour mettre en cause deux journalistes français soupçonnés d'avoir voulu faire chanter le roi du Maroc, a été "retravaillé". Pour la défense, la pièce maîtresse de l'accusation est fragilisée.

La découverte met à mal les accusations du Maroc. France Inter assure mardi que l’un des enregistrements utilisés pour mettre en cause les deux journalistes français soupçonnés d’avoir voulu faire chanter Mohammed VI, a été "retravaillé".

Le 11 août dernier, l’avocat du royaume avait enregistré une conversation qu’il a eue avec Éric Laurent – mis en examen samedi avec sa collègue Catherine Graciet – au cours de laquelle le journaliste lui aurait demandé trois millions d’euros en échange de la non-parution d’un livre contenant des informations gênantes pour Rabat.

Le fichier audio a subi un "traitement", mais de quelle nature ?

Problème : l’avocat a ensuite transféré l’enregistrement sur un ordinateur où il a "travaillé" le son, sans conserver le fichier original, rapporte la radio qui cite un expert. Est-il possible de savoir précisément la nature de ce qui a été fait au fichier informatique ? La réponse est non. Si l’expert qui l'a analysé souligne qu’il n’y a pas de traces évidentes de montage, il précise que le logiciel qui a été utilisé peut aussi permettre "d’effacer les traces d’une éventuelle manipulation". "Avec la copie, on ne peut plus savoir avec certitude ce qui a été fait", résume France Inter .

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Le début de l’affaire remonte au 27 août dernier. Les journalistes Éric Laurent et Catherine Graciet sont soupçonnés d’avoir voulu faire chanter le roi du Maroc. Interpellés, ils seront ensuite mis en examen et soupçonnés d'avoir réclamé non pas trois, mais deux millions d'euros pour ne pas publier un livre qui contiendrait des révélations gênantes sur la monarchie marocaine. Les deux journalistes avaient contesté la validité des enregistrements et crié au complot. Éric Laurent avait reconnu "un accord financier", mais démenti tout chantage.

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La rédaction de TF1info

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