VIDÉO - En Chine, des feuilles blanches brandies contre la politique zéro Covid

Marius Bocquet avec AFP
Publié le 28 novembre 2022 à 7h24, mis à jour le 28 novembre 2022 à 10h08

Source : Sujet TF1 Info

Des manifestants brandissent des feuilles blanches contre la politique chinoise "zéro Covid" dans plusieurs grandes villes de Chine.
Cet acte est devenu un symbole de protestation contre la censure dans l'empire du Milieu, soumis depuis près de trois ans à des confinements à outrance.
Un mécontentement attisé par plusieurs affaires très médiatisées dans lesquelles les services d'urgence auraient été ralentis par les restrictions sanitaires.

En Chine, des manifestants contre la politique chinoise "zéro Covid" brandissent des feuilles blanches dans les rues de plusieurs grandes villes. Des centaines de personnes dénonçaient ce week-end les confinements à outrance, certaines scandant des slogans contre le pouvoir en place, une rare démonstration d'hostilité envers le régime du président Xi Jinping et sa politique draconienne contre le coronavirus, pratiquée depuis près de trois ans.

Dimanche soir, au moins 400 personnes se sont rassemblées jusqu'au petit matin sur les berges d'une rivière de Pékin, la Liangma, certaines criant "Nous sommes tous des gens du Xinjiang ! Allez le peuple chinois !" ou agitant des feuilles de papier vierges. À Shanghai, des manifestants qui arboraient des morceaux de papier vierge et des fleurs blanches se tenaient en silence à plusieurs carrefours, a raconté à l'AFP un témoin oculaire, sous le couvert de l'anonymat.

Des heurts ont éclaté à Shanghai

Brandir des feuilles blanches est devenu un symbole de protestation contre la censure en Chine. Dans le centre de Shanghai, la plus vaste mégalopole chinoise dont les 25 millions d'habitants ont connu au début de l'année deux mois durant un épuisant isolement, des heurts ont éclaté avec des groupes de contestataires quand des policiers ont tenté d'éloigner les gens des lieux d'une précédente manifestation, rue Wulumuqi, a constaté l'AFP. 

Des cortèges de contestataires ont par ailleurs défilé dans les rues de Wuhan, dans le centre de la Chine, presque trois ans jour pour jour après la détection du premier cas mondial de Covid-19 dans cette cité, selon des vidéos diffusées en direct sur les réseaux sociaux et géolocalisées par l'AFP. Des images de manifestations qui auraient été prises dans les grandes villes de Guangzhou et de Chengdu ont également été mises en ligne dimanche soir.

Un incendie aggravé par le confinement

Mesures de maintien à domicile inopinées, massives et interminables après la découverte du moindre cas, mises en quarantaine systématiques des cas contacts dans des camps et tests PCR négatifs exigés presque quotidiennement pour avoir accès à l'espace public exaspèrent de plus en plus la population chinoise. Un mécontentement attisé par plusieurs affaires très médiatisées dans lesquelles les services d'urgence auraient été ralentis dans leurs interventions par les restrictions sanitaires, avec des conséquences fatales.

Un incendie qui a fait dix morts jeudi à Urumqi, la capitale de la province du Xinjiang (nord-ouest), a exacerbé ces récriminations. Les auteurs de nombreux messages circulant sur les réseaux sociaux ont affirmé que les mesures prises contre le Covid avaient aggravé ce drame, des voitures garées depuis des semaines pour cause de confinement dans l'étroite ruelle menant à l'immeuble en flammes ayant entravé l'arrivée des secours.


Marius Bocquet avec AFP

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