La Chine accusée de surveiller ses ressortissants via des postes de police délocalisés

Julien Vattaire avec AFP
Publié le 28 octobre 2022 à 7h11

Source : Sujet TF1 Info

Des postes de police en lien avec la Chine sont au cœur d'enquêtes.
Ils se trouvent notamment aux Pays-Bas et au Canada.
La Chine nie les accusations.

En septembre dernier, l'ONG Safeguard Defenders, basée en Espagne, a publié une enquête. Elle y révèle notamment qu'une cinquantaine de postes de police à travers le monde collaboraient avec la police chinoise dans le but de mener des "opérations de maintien de l'ordre sur le sol étranger". Plusieurs pays européens ainsi que le Canada seraient concernés.  

Des États étrangers peuvent chercher à intimider des collectivités ou des personnes au Canada ou à leur causer du tort
La Gendarmerie Royale du Canada

Trois de ces postes de police se trouveraient notamment dans le Grand Toronto, la plus grande ville canadienne. Face aux accusations ciblant la Chine, accusée d'avoir installé ces postes et harcelé des expatriés, la police fédérale canadienne a décidé d'enquêter. "La GRC enquête actuellement sur des signalements d’activités criminelles relatives à de soi-disant postes de police", a déclaré la Gendarmerie Royale du Canada dans un communiqué. Elle ajoute notamment qu'elle est "au courant que des États étrangers peuvent chercher à intimider des collectivités ou des personnes au Canada ou à leur causer du tort". Les autorités néerlandaises ont également annoncé enquêter sur de similaires "postes de police illégaux"

La Chine réfute les accusations

Face à ces accusations, la Chine s'est défendue par la voix du porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Wang Wenbin a évoqué des informations "complètement fausses", assurant que Pékin respectait "pleinement" la souveraineté des autres pays. "L'objectif principal de la station-service à l'étranger est de fournir une assistance gratuite aux citoyens chinois" dans le monde pour renouveler leur permis de conduire et bénéficier d'autres services", a précisé de son côté à l'AFP l'ambassade chinoise au Canada. L'institution a également précisé que les personnes travaillant dans ces stations étaient des "volontaires locaux" et non "des agents de police chinois", tout en ajoutant qu'ils n'étaient aucunement impliqués dans de "quelconque enquête criminelle".

Des preuves dévoilées par l'ONG et un média

Cependant, Safeguard Defenders maintient ses accusations et affirme posséder plusieurs preuves. Ces dernières montreraient que des individus liés à ces stations ont cherchés à persuader des ressortissants soupçonnés d'avoir commis des crimes de retourner en Chine pour faire face à des procédures pénales. Par exemple, un document judiciaire rendu public aux États-Unis décrirait le cas d'une personne accusée de détournement de fonds et vivant au Canada qui, en 2018, a été poussée à retourner en Chine. Par ailleurs,  le radiodiffuseur public canadien s'appuie sur le témoignage d'une journaliste et militante chinoise qui, après avoir quitté le pays pour s'installer au Canada en 1989, affirme avoir été harcelée en ligne à plusieurs reprises par des responsables chinois. 


Julien Vattaire avec AFP

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