Chine : une "purge" anti-corruption orchestrée par Xi Jinping avant le congrès du Parti communiste

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Publié le 7 octobre 2022 à 17h25

Source : Sujet TF1 Info

Le président chinois Xi Jinping a lancé une "dernière série de purges" via sa campagne anti-corruption.
Objectif : arriver renforcé au congrès du Parti communiste chinois, prévu mi-octobre.

Xi Jinping consolide son pouvoir. Le président chinois a profité d'une campagne anti-corruption pour mener une série de purges au sein de la classe dirigeante. Tout sauf un hasard du calendrier : le dirigeant a dans le viseur le congrès du Parti communiste chinois (PCC), mi-octobre, où il entend bien obtenir un troisième mandat.

Malgré une façade d'unité, le Parti est en effet composé de plusieurs factions rivalisant d'influence. C'est pourquoi le président veut profiter du congrès pour réduire la menace d'autres factions en promouvant des alliés à des postes importants au sein du PCC. Le président et le nouveau ministre de la Sécurité publique, Wang Xiaohong, se connaissent ainsi depuis les années 1990, lorsque les deux travaillaient dans la province du Fujian (est).

Un outil politique pour faire chuter ses rivaux

D'autres cadres n'ont pas cette chance. Et sont victimes de la purge lancée par Xi Jinping à son arrivée au pouvoir, il y a 10 ans, lui qui avait promis de faire tomber les "tigres" (hauts dirigeants) et les "mouches" (petits fonctionnaires) avides de pots-de-vin et de malversations diverses. Depuis, au moins 1,5 million de personnes ont été sanctionnées, selon les chiffres officiels, et la Chine a progressé, dans le bon sens, selon le classement de l'ONG Transparency International sur la perception de la corruption.

Pour ses critiques, la campagne est aussi pour Xi Jinping un outil politique destiné à faire chuter des rivaux. Et l'approche du congrès a accéléré la tendance. Depuis début 2022, des sanctions ont été prononcées dans quelque 1110 affaires. Parmi elles figurent celles de Sun Lijun, ancien vice-ministre de la Sécurité publique, et Fu Zhenghua, ex-ministre de la Justice, condamnés à passer le reste de leur vie derrière les barreaux.

Sun Lijun avait pourtant la confiance du président. C'est lui qui avait supervisé les questions de sécurité à Hong Kong durant les manifestations en 2019. Mais l'ancien vice-ministre serait tombé en disgrâce à cause de ses ambitions politiques, accusé de "porter gravement atteinte à l'unité du parti". En janvier, il "avouait" à la télévision publique avoir accepté pour 13 millions d'euros de pots-de-vin, dissimulés... dans des boîtes de fruits de mer, en échange de promotions de carrière. D'autres personnalités de son entourage politique, dont l'ex-ministre de la Justice et trois autres chefs provinciaux de la police, ont également été condamnées à de lourdes peines.


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