Condamné à mort pour une manif : la mère d'Ali al-Nimr interpelle Obama

Publié le 15 octobre 2015 à 12h50
Condamné à mort pour une manif : la mère d'Ali al-Nimr interpelle Obama

DROITS DE L'HOMME - La mère du jeune Saoudien condamné à mort pour avoir participé à une manifestation alors qu'il était mineur, a appelé le président américain Barack Obama à intervenir en sa faveur. Objectif, relancer la mobilisation en faveur de son fils, qui s'essouffle au fil des semaines.

"Il est à la tête de ce monde et il peut, il peut intervenir et sauver mon fils". Sans nouvelles du jeune saoudien Ali al-Nimr, sa mère en appelle désormais à Barack Obama. La garçon a été condamné à mort pour avoir participé à une manifestation alors qu'il était mineur. Alors que le portrait de son fils a disparu des écrans radars médiatiques, Nursa al-Ahmed tente donc une manoeuvre désespérée pour le sauver : interpeller le président américain.

"Je pense qu'il augmenterait l'estime que le monde a pour lui. Il nous sauverait d'une grande tragédie", supplie-t-elle, visiblement émue, dans un entretien accordé au Guardian . Il faut dire que le dernier recours judiciaire contre l'exécution de son fils en Arabie saoudite a été rejeté , ouvrant à la voie à une sentence du Moyen-âge : aujourd'hui âgé de 21 ans, son fils doit être décapité, puis son corps crucifié et laissé sur la place publique jusqu’à la putréfaction. Pour rappel, depuis le début de l'année, 133 personnes ont été exécutées dans le royaume ultra-conservateur, contre 87 sur l'ensemble de 2014.

"Je ne serai pas la dernière personne à être tuée injustement"

Un sort qui, de François Hollande au Premier ministre britannique David Cameron en passant par le Parlement européen, a ému la communauté internationale. Tous ont déjà appelé l'Arabie Saoudite à ne pas exécuter le jeune chiite, condamné à mort après avoir participé à des manifestations du Printemps arabe en 2012. Sauf qu’au-delà des postures de façade, difficile de se froisser avec Riyad : le Premier ministre Manuel Valls revient d'ailleurs d'une visite sur les terres saoudiennes, au cours de laquelle il a engrangé pour 10 milliards d’euros de contrat.

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Face à l’impuissance des chancelleries, la société civile se mobilise en faveur du jeune homme. Une pétition, lancée par l'association internationale Avaaz , a déjà recueilli plus de 1,4 million de signatures "pour s'opposer à cette farce des droits de l'Homme". Une "farce" qui pourrait néanmoins, selon France Info , bientôt cesser : selon un "diplomate de très haut niveau rencontré à Riyad", le roi en personne pourrait finalement gracier Ali. Et son oncle, un opposant au gouvernement condamné à mort pour sédition, pourrait également "voir sa peine annulée".

D’ici là, du fond de sa cellule, le jeune chiite garde espoir. "Quoiqu'il m'arrive, c'est déjà arrivé à d'autres. Je ne suis pas la seule personne à avoir souffert une injustice et je ne serai pas non plus la dernière à être tuée injustement", a-t-il dit à sa mère la dernière fois qu'elle l'a vu en prison. 

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Thomas GUIEN

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