VIDÉO - "Nous sommes tout petits nous en Ukraine" : l’appel à l’aide des civils sur la ligne de front du Donbass

Léa Tintillier | Reportage Michel Scott, G. Parrot
Publié le 30 janvier 2022 à 8h10, mis à jour le 30 janvier 2022 à 8h18

Source : TF1 Info

Dans le Donbass, en Ukraine, la crainte d’une nouvelle invasion réveille les peurs.
Les Ukrainiens savent qu’il ne serait pas facile de résister à une intervention russe.
Soldats et habitants appellent l’Otan et l’Union européenne à l’aide.

À quelques centaines de mètres de la ligne de front du Donbass, en hauteur, les maisons de ce village se trouvent en territoire occupé. "L’ennemi contrôle toute la colline et ils peuvent nous tirer dessus", indique le lieutenant Bodhan de l’armée ukrainienne dans le reportage du 20 h de TF1 en tête de cet article. 

Avec ses soldats, il nous entraîne le long de la ligne de front. Les obus venus de la partie adverse, les séparatistes prorusses du Donbass, ont truffé d’impacts cette zone d’habitation située trop près du front. Des bâtisses sont endommagées, voire complètement détruites. "Cette maison a été directement visée par leur artillerie", montre le lieutenant Bodhan. 

Des civils qui survivent sous les bombes

Mais contre toute attente, des civils continuent de vivre dans ce village fantôme. À l’instar d’un homme de 70 ans. "J’ai peur, mais où voulez-vous que j’aille ?", demande-t-il. Ou encore de Vladimir qui survit sous les bombes avec sa femme. Mais entre pro et antirusses, il ne veut pas choisir. "Moi, je suis attaché à cette terre, j’y suis né. Pour le reste… Je ne crois pas que les Russes vont intervenir de toute façon. S’ils voulaient, ils l’auraient déjà fait. Ils sont tout près", affirme-t-il. 

Ce n’est pas l’opinion de l’état-major ukrainien qui se prépare à une possible attaque imminente de la part de Moscou. Et comme l’explique le lieutenant Bodhan, cette zone est particulièrement exposée à l’invasion. "À un kilomètre, vous avez la frontière russe. Et à droite, le territoire occupé par les rebelles."

En d’autres termes, un cul-de-sac où l’armée de Kiev peut être prise en tenaille. Pourquoi la Russie maintient-elle une telle pression sur cette partie tout à l’est de l’Ukraine ? Parce qu’elle ne veut pas qu’un jour l’Otan s’y installe et la menace. Près de Lougansk, on mesure à quelle point la région du Donbass est tombée sous le contrôle de Moscou. L’un des seuls points de passage de part et d’autre ressemble à un poste frontière. Les civils peuvent parfois y transiter et au compte-goutte, avec leurs passeports. "Je peux traverser une fois par mois. Pas plus", témoigne l’un d’eux. 

Pris au milieu de ce bras de fer entre l’est et l’ouest, les habitants du Donbass se sentent vulnérables. "Nous sommes tout petits nous en Ukraine. Il nous faut de l’aide", s’alarme une vieille dame. Déjà amputés d’une partie de leur territoire, les Ukrainiens savent qu’il ne serait pas facile de résister à une intervention russe. La tension diplomatique entre l'Occident et la Russie ne fait rien pour les rassurer. 


Léa Tintillier | Reportage Michel Scott, G. Parrot

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