"Convoi de la liberté" au Canada : 70 manifestants interpellés à Ottawa

Publié le 18 février 2022 à 22h44

Source : JT 20h Semaine

Déployée massivement ce vendredi à Ottawa, la police canadienne a procédé à l'arrestation de 70 manifestants participant au "convoi de la liberté".
Parmi eux se trouvaient l'un des leaders du mouvement, militant d'extrême-droite.
En parallèle de cette opération policière, le gouvernement recourt à des mesures d'urgence.

Fini la rigolade. La police canadienne a annoncé ce vendredi avoir interpellé 70 manifestants depuis le début de sa vaste opération pour débloquer les rues d'Ottawa, paralysées depuis trois semaines par des manifestants anti-mesures sanitaires. 

"A 15 h, nous avons interpellé 70 personnes accusées de multiples infractions", a déclaré le chef par intérim de la police Steve Bell. Il a ajouté que cette opération, qui se déroulait "comme prévu" et prendrait "du temps".

Un des leaders de la manifestation arrêté

Depuis ce vendredi matin, la police canadienne s'emploie à déloger camionneurs et manifestants qui font le blocus du centre de la capitale. Les forces de l'ordre, au nombre d'une centaine, ont encerclé toute la zone de la manifestation en resserrant lentement son étau sur les contestataires. L'un des leaders de la manifestation, militant d'extrême-droite, Pat King, a été interpellé en début d'après-midi alors qu'il quittait la ville. Son arrestation s'est faite en direct sur Facebook live. 

Les autorités ont en parallèle continué d'avertir les manifestants sur la nécessité de quitter la zone. "Vous devez partir. Vous devez cesser toute activité illégale et retirer immédiatement votre véhicule et/ou vos biens de tous les sites de protestation illégaux. Toute personne se trouvant sur le site d'une manifestation illégale peut être arrêtée", a tweeté la police.

Un mouvement qui n'a plus rien de "pacifique", selon Justin Trudeau

Minimisé au départ par les autorités, le mouvement de contestation canadien, qui a débuté fin janvier, est parti de camionneurs protestant contre l'obligation d'être vaccinés pour passer la frontière entre le Canada et les États-Unis.

Mais les revendications se sont étendues à un refus de l'ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau. Ce dernier a dit jeudi que cette contestation n'avait plus rien de "pacifique", ajoutant qu'il était temps de "rétablir la confiance dans (les) institutions".

Une ingérence étrangère dans le "convoi de la liberté" ?

S'exprimant ce vendredi, la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly, s'est dite "préoccupée" par "l'ingérence étrangère" qu'elle estime à l’œuvre dans le mouvement. "Ma plus grande préoccupation en tant que ministre des Affaires étrangères est l'ingérence étrangère qui se produit dans le convoi que nous voyons au Canada en ce moment -- cette campagne d'information d'où vient-elle, son financement d'où vient-il ?", a-t-elle déclaré à la Conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne. 

Interrogée pour savoir si l'ingérence à laquelle elle faisait référence était liée à l'ancien président américain Donald Trump, elle a répondu "ne pas désigner quelqu'un en particulier". "Mais nous savons qu'il y a une ingérence étrangère et c'est pourquoi nous avons décidé d'aller de l'avant", a ajouté la ministre, expliquant que c'est ce qui avait conduit le gouvernement à recourir cette semaine à la loi sur les mesures d'urgence, pour la deuxième fois dans l'histoire du Canada en temps de paix.

Les comptes bancaires de personnes liées à la manifestation gelés

Dans cette optique, la chambre examine depuis jeudi la mise en œuvre de la loi sur les mesures d'urgence invoquée lundi par Justin Trudeau pour mettre un terme aux blocages "illégaux" en cours dans le pays. C'est seulement la deuxième fois que cette disposition est utilisée en temps de paix, la dernière fois remontant à la crise de 1970 quand Pierre Elliott Trudeau, le père de l'actuel Premier ministre, était au pouvoir. Elle est très contestée par l'opposition conservatrice.

L'activation de cette loi a déjà permis de geler des comptes bancaires de personnes ou d'entreprises liées à la manifestation, a expliqué jeudi la ministre des Finances et vice-Première ministre Chrystia Freeland.


La rédaction de TF1info

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