La Corée du Nord a annoncé mercredi avoir tenté de lancer un "satellite de reconnaissance militaire".Si celui-ci s'est "abîmé en mer", il suscite de vives inquiétudes concernant les aspirations du régime de Pyongyang, qui veut faire son entrée dans l'ère militaire spatiale.
"Chollima". C'est le nom de la nouvelle fusée de Pyongyang qui, ce mercredi, a créé un début de panique à Séoul. Destinée à propulser un satellite espion, elle s'est finalement "abîmé en mer" à l'ouest de la Corée du Sud, selon l'agence de presse d'Etat KCNA. Voici ce que l'on sait de ce premier "satellite de reconnaissance militaire" nord-coréen, devenue la nouvelle obsession de Kim Jong Un.
Un tir manqué pour Pyongyang
Une fois n'est pas coutume, la dictature avait annoncé mardi qu'elle allait lancer un satellite espion afin de "faire face aux actions militaires dangereuses des Etats-Unis et de leurs vassaux", le Japon estimant pour sa part qu'il allait s'agir d'un tir de missile balistique déguisé. Difficile pour l'heure de le dire : le lanceur s'est abîmé ce mercredi en mer Jaune en raison, selon l'agence d'Etat KCNA, d'"une perte de poussée due à un démarrage anormal du moteur du deuxième étage".
L'armée sud-coréenne a publié des images des débris du satellite et de son lanceur qu'elle a annoncé avoir repêchés en mer Jaune, à 200 km de l'île d'Eocheong, loin au large de la côte occidentale de la péninsule. Malgré cet échec, Pyongyang a révélé mercredi le nom de sa nouvelle fusée, Chollima. Une référence à un cheval ailé appartenant à la mythologie et très présent dans la propagande du pays. Le satellite, baptisé Malligyong, signifie télescope en coréen.
La panique en Corée du Sud et au Japon
Le tir, survenu tôt mercredi, a semé la confusion au Japon et à Séoul. Les sirènes ont retenti, assorties d'une alerte d'"urgence critique" envoyée par la mairie de la capitale sud-coréenne à 06H41 accompagnée d'une sonnerie tonitruante sur tous les téléphones mobiles de la ville. L'alerte, qui exhortait les habitants à se préparer pour une évacuation en faisant passer les "enfants et les personnes âgées d'abord", a ensuite été annulée, le ministère de l'Intérieur invoquant une erreur.
Une alerte au missile avait également été émise dans le département japonais d'Okinawa, au sud de l'archipel, appelant la population à se mettre à l'abri. Elle a également été levée par le gouvernement, 30 minutes plus tard.
Une nouvelle provocation de Kim Jong Un
En raison d'une série de sanctions onusiennes, dont une exige spécifiquement que le pays "ne conduise plus aucun essai nucléaire ni lancement mobilisant la technologie des missiles balistiques", Pyongyang a interdiction de recourir à la technologie des missiles balistiques. Sauf que la Corée du Nord enfreint régulièrement ces mesures qu'elle qualifie d'atteintes à sa souveraineté. Elle a d'ailleurs procédé cette année à l'essai de plusieurs missiles balistiques intercontinentaux (ICBM).
Elle ne signale jamais ses tests de missiles à l'avance mais a par le passé averti des autorités étrangères du lancement planifié de satellites. Selon des experts, il s'agit pour Pyongyang d'apparaître comme une puissance mondiale respectueuse de la loi.
Un satellite militaire, nouvelle marotte du régime
La Corée du Nord ne dispose d'aucun satellite en fonctionnement dans l'espace, assurent les experts. Il s'agit pourtant d'un domaine dans lequel le régime tente d'exister : depuis 1998, Pyongyang a procédé au lancement de cinq satellites. Trois ont dysfonctionné dès leur envoi dans l'espace mais les deux autres semblent avoir atteint l'orbite. Cependant, aucun de leurs signaux n'a jamais été détecté de manière indépendante, ce qui pourrait indiquer une panne. Le dernier lancement d'un satellite par Pyongyang remonte à 2016.
L'œil sur le voisin sud-coréen
Si Pyongyang a réalisé cet essai, c'est aussi pour faire son entrée dans "l'ère militaire spatiale" avant son voisin du Sud, a relevé ce mercredi l'Institut mondial d'études nord-coréennes. Séoul devrait en effet lancer son premier satellite uniquement dédié à des applications militaires d'ici à la fin de l'année, à bord de la fusée SpaceX, a indiqué le ministère de la Défense sud-coréen à l'AFP. Séoul a par ailleurs lancé le 25 mai sa propre fusée baptisée Nuri et placé avec succès plusieurs satellites "de type commercial" en orbite.
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