Corée du Nord : que sait-on du missile d'un "nouveau type" testé par Pyongyang ?

par T.G.
Publié le 14 avril 2023 à 12h43

Source : TF1 Info

La Corée du Nord a confirmé avoir tiré jeudi un "nouveau type" de missile balistique intercontinental (ICBM).
Signe particulier ? Il utilise un combustible solide.
Selon Kim Jong-un, il s'agit d'une étape majeure dans le programme d'armement du pays.

La Corée du Nord muscle (encore) son arsenal. Trois semaines après avoir testé un drone d'attaque nucléaire sous-marin, Pyongyang a dévoilé ce vendredi une nouvelle "prouesse" militaire : le lancement d'un missile balistique intercontinental (ICBM) "à combustible solide". Un système unique, synonyme d'avancée majeure pour Kim Jong-un.

Concrètement, ce type de missile utilise un combustible de propulsion, le propergol, sous une forme solide. Il permet de créer la force de poussée nécessaire au décollage. Il s'oppose aux missiles à combustible liquide qui, eux, doivent être approvisionnés à l'aide de carburant et d'un oxydant avant leur lancement. Un processus plus lent et fastidieux. 

Une arme facilement déployable

Ici, ce missile à combustible solide peut être comparé à une "batterie portable", ce qui octroie plus de flexibilité au lanceur. Principal avantage : ils sont plus simples à déployer que ceux à carburant liquide. En revanche, ils doivent être bien entreposés et entretenus, sinon leur qualité peut se dégrader, jusqu'à provoquer un échec de lancement. 

Des experts cités par la BBC y voient "une avancée dans le programme d'armement de Pyongyang, car ces ICBM à combustible solide sont prêts à l'emploi et permettraient à la Corée du Nord de frapper les États-Unis avec beaucoup moins d'avertissement".

Reste à savoir si la Corée du Nord, qui s'est félicité de son test, dispose réellement de cette technologie avancée. Des images de l'agence officielle nord-coréenne, KCNA, montrent l'épais panache d'échappement rejeté par le missile tiré jeudi. Selon Ankit Panda, analyste basé aux États-Unis. "un propergol solide est à l'œuvre" : "Tout semble indiquer un test réussi d'ICBM à combustible solide". Pour autant, cela ne signifie pas que le système est prêt à être déployé en nombre.   

Pour le ministère de la Défense sud-coréen, l'essai de jeudi n'était qu'un test préliminaire et le développement du "Hwasong-18", nom choisi par la Corée du Nord, "prendrait plus de temps et d'efforts". 

Seule certitude : si Pyongyang parvenait à mettre la main sur ce type d'armes, elle franchirait un nouveau palier. A titre de comparaison, "les Etats-Unis déploient uniquement des ICBM et des missiles mer-sol balistique stratégique (SLBM) à combustible solide, mais la Russie et la Chine utilisent encore de grands missiles à combustible liquide", a affirmé à l'AFP Ankit Panda. 

La Corée du Sud, elle, dispose de la technologie requise et compte des missiles à combustible solide dans son arsenal. Cependant, leur portée se limite à la péninsule coréenne.


T.G.

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