Coronavirus : Airbus va supprimer 15 000 postes, dont 5000 en France

Publié le 1 juillet 2020 à 6h35, mis à jour le 1 juillet 2020 à 15h21

Source : JT 13h Semaine

CHOC - Le géant de l’aéronautique européen a annoncé mardi 30 juin la suppression de 15 000 postes, dont 5000 en France face à la crise liée au Covid-19, plus important plan social depuis 1969, que Bercy a jugé "excessif".

Coup de tonnerre dans le milieu de l’aviation. Face à la crise liée au coronavirus, Airbus va supprimer "approximativement 15.000 postes", soit 11% de ses effectifs dans le monde d’ici à 2021, sans exclure des licenciements secs, afin de "redimensionner son activité dans l’aviation commerciale". 

Environ 5000 postes seront supprimés en France, 5100 en Allemagne, 1700 au Royaume-Uni, 900 en Espagne et 1300 sur les autres sites du groupe dans le monde, a précisé dans la soirée du 30 juin l’avionneur européen dans un communiqué. Les syndicats et le ministère de l'Economie ont réagi à cette annonce qui apparaît comme un choc dans le secteur, dénonçant une mesure "excessive". 

"Crise la plus grave que ce secteur n’ai jamais connu"

Précisément, le plan social vise la suppression de 14.931 emplois, dont 4.952 en France (3.488 dans la branche avions commerciaux et 1.464 chez Stelia Aerospace), selon le syndicat CGE-CGC pour qui "aucun départ contraint de salariés du groupe ne pourra être envisagé".

Ces suppressions de postes doivent toucher la branche aviation commerciale, la plus importante du groupe et ne concernent pas la division Airbus hélicoptères ni la branche Defense and Space. Confrontée à un marché difficile, cette dernière a déjà annoncé en février un plan de restructuration prévoyant 2.665 suppressions de postes. La filiale française d'Airbus Stelia Aerospace et l'allemande Premium Aerotec sont aussi concernées.

"Bien que des mesures forcées ne puissent être exclues à ce stade, Airbus travaillera avec ses partenaires sociaux pour limiter l'impact de ce plan en s'appuyant sur toutes les mesures sociales disponibles, y compris les départs volontaires, les mesures de retraite anticipée, ainsi que le chômage partiel de longue durée pour les activités qui s'y prêtent", a affirmé  l'avionneur qui entend conclure en 2020 les discussions avec les syndicats.

Airbus, qui a baissé en avril de plus d'un tiers ses cadences de production pour faire face à un marché du transport aérien qui s'est effondré, est "confronté à la crise la plus grave que ce secteur ait jamais connue", a déclaré Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus, cité dans le communiqué.

"Ligne rouge"

Les syndicats d’Airbus ont affirmé dans la foulée leur opposition à tout "licenciement contraint " et appelé à des négociations face à une crise jugée "conjoncturelle". Le plan de restructuration, présenté dans l’après-midi aux syndicats en comité européen est "d’envergure", avec des chiffres "extrêmement lourds" de suppressions de postes, a réagi Dominique Delbouis, coordinateur FO du groupe Airbus, dans un point de presse devant le siège.

"Pour FO, la ligne rouge est de diminuer ce chiffre, qui nous paraît excessif, et de mettre en place toutes les mesures possibles pour ne pas avoir à déplorer le moindre licenciement contraint", a-t-il prévenu. "Nous allons négocier, et si cela ne suffit pas, on verra", a ajouté le délégué FO, Jean-François Knepper, excluant dans l’immédiat un appel à la grève.

Un désaccord à ce plan de restructuration exprimé également par le ministère de l'Economie. "Nous attendons d'Airbus qu'il utilise pleinement les instruments mis en place par le gouvernement pour réduire le nombre de suppressions d'emplois", a réagi Bercy dans une déclaration. Un appel du pied qui n'est pas certain d'aboutir, Airbus ayant fait savoir qu'il désirait éviter de recourir le plus possible aux aides des Etats européens.


La rédaction de TF1info

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