BAD NEWS - David et Sally Abel, un couple de Britanniques présent à bord du Diamond Princess, ont appris ce mardi qu'ils étaient atteints du coronavirus. Une bien triste nouvelle pour ce duo, devenu porte-voix des croisiéristes, à la veille de la fin de la quarantaine.
Face caméra, peu après midi, David se voulait rassurant : "Nous sommes vivants et en bonne santé." Trois heures plus tard, il apprenait être atteint du coronavirus, tout comme Sally, sa conjointe. Ce couple de Britanniques fait partie des 88 nouveaux cas confirmés ce mardi 18 février à bord du Diamond Princess, un navire de croisière mis en quarantaine au large du Japon. Une information qu'ils ont diffusée sur les réseaux sociaux, comme ils en ont désormais l'habitude depuis près de deux semaines maintenant.
Carnet de bord 2.0
Au cours de ces treize jours à bord, le duo s'est mué en sorte de porte-parole des croisiéristes reclus. Tout a commencé au tout premier jour : le 5 février, David tire un coup de gueule. Sur Facebook, cet originaire de l'Oxfordshire, un comté du sud-est de l'Angleterre, interpelle l'équipage. Diabétique, il n'a pas mangé depuis plus de seize heures et craint de tomber dans le coma. Une vidéo qui sera vue plus de 50.000 fois et attire la curiosité des médias. Dès lors, ces passionnés de voyages deviennent l'une des rares fenêtres de ce bateau isolé pendant dans la baie de Yokohama.
Venus fêter leur cinquante ans de mariage sur ce luxueux bateau, ils se retrouvent finalement à tenir un carnet de bord 2.0. Tout au long de la quarantaine, le couple au flegme britannique a quotidiennement mis en ligne des vidéos depuis sa cabine. Évoquant aussi bien ses journées que les annonces du capitaine, il se faisait aussi l'écho des inquiétudes de ses voisins et voisines, avec qui ils discutaient depuis le balcon. Mais aussi le rapporteur des informations partagées dans un groupe Facebook que David a créé pour l'occasion. Des témoignages très nombreux, dont le dernier en date remonte à ce mardi midi.
Rassurant ceux qui les suivent d'un très classique "nous allons bien", le couple semble néanmoins fébrile. "Nous sommes anxieux comme jamais", confie David. Et pour cause, Sally et lui ont passé un test pour vérifier s'ils sont atteints du coronavirus et n'ont toujours pas les résultats. Alors, "à chaque fois qu'on frappe à la porte, notre estomac se noue", surenchérit sa conjointe. Mais bien que soucieux, le couple se veut optimiste. "Le manque de nouvelles implique sûrement que nos résultats sont négatifs", espère le septuagénaire. Sauf que trois heures plus tard, c'est tout l'inverse : il rapporte sur Facebook que son épouse et lui ont été testés positifs.
Je ne me suis jamais senti si peu aimé par mon pays
David Abel, un passager du Diamond Princess
Une information qui tombe très, très mal. D'une part car elle arrive à la veille de la fin supposée de cette longue épreuve. De l’autre car elle ne permet pas au couple de profiter de sa récente "victoire" : dernièrement, les croisiéristes avaient joué de leur popularité pour interpeller le gouvernement britannique et demander à être rapatriés, disant avoir le sentiment "d'être oubliés".
"Nous avons l'impression que vous n'en avez pas grand-chose à faire de nous, qu'en fait, vous ne voulez pas qu'on revienne", avait lancé David, furieux, le 16 janvier, tandis que les États-Unis annonçaient le retour de leurs ressortissants. Une initiative qui a finalement porté ses fruits. Face à ces appels pressants, Londres a fait savoir ce mardi que les autorités allaient à leur tour faire revenir "dès que possible" les Britanniques présents à bord. "Étant donné les conditions", qui n'ont pas empêché la propagation du virus à au moins 542 personnes, le gouvernement dit "travailler à l'organisation d'un vol de retour vers le Royaume-Uni", a ainsi annoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
S'il est hospitalisé, le couple ne devrait toutefois pas pouvoir profiter de la bonne nouvelle. Comme ce sera le cas pour le Canada, "quiconque est malade ou tombe malade dans les prochaines 48 heures restera hospitalisé au Japon". Une information forcément frustrante qui met leur fils en colère. Invité sur le plateau de la BBC, Steve Abel juge la réponse gouvernementale "épouvantable". Et souligne : "Ils n'ont rien fait pour mes parents !"
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