CRISE SANITAIRE - En Italie, la gestion du coronavirus est au centre d'un règlement de comptes politique. Ce lundi 24 février, Giuseppe Conte, Président du Conseil italien a estimé que l'un des foyers de l'épidémie était lié au fait que l'hôpital n'avait pas respecté les protocoles.
Alors que le nombre de cas avérés a explosé en Italie la semaine dernière, passant en trois jours de 6 à 229, le pays cherche encore la source de contamination. Il tente également d'endiguer l'épidémie avec un cordon sanitaire autour de onze communes du nord, où de très nombreux cas ont été détectés. Mais depuis ce lundi 24 février, la crise du coronavirus vire au règlement de comptes politique. En cause ? Un hôpital qui, selon Giuseppe Conte, serait à l'origine de l'un des foyers de contamination.
L'hôpital de Codogno au centre de la polémique ?
Interrogé sur la Rai Uno, Guiseppe Conte a déclaré que la gestion de cette affaire, au niveau de la "structure hospitalière" n'avait pas été "complètement appropriée selon les protocoles de prudence recommandés dans tels cas" et que celle-ci avait contribué "certainement" à la diffusion du virus. Selon le journal La Stampa, Giuseppe Conte s'appuie sur les travaux des techniciens du gouvernement qui auraient détecté des manquements dans l'hôpital de Codogno, où les symptômes de Mattia, 38 ans, cadre chez Unilever, auraient été largement sous-estimés.
Cet homme est considéré comme le "patient 1", celui qui aurait contaminé de nombreuses personnes en Lombardie, la région la plus touchée par le virus : 172 cas ont été détectés sur les 229 recensés dans le pays. Les médias italiens affirment qu'outre sa femme enceinte de 8 mois et d'autres proches, plusieurs des médecins qui l'ont examiné ont été infectés, ainsi que des infirmiers, des aides-soignants puis des patients et leur entourage. Et ces personnes auraient été contaminées notamment, lors de son séjour à l'hôpital de Codogno, la semaine dernière, avant d'être transféré dans un autre établissement, où il a été placé en soins intensifs.
Des tensions entre le Gouvernement et les Régions dirigées par la Ligue de Salvini
Mais si Conte pointe la gestion de l'hôpital dans cette contamination, c'est aussi et surtout un règlement de comptes politique qui se profile. En Italie, la gestion de la question de la santé est confiée aux régions, et non à l'Etat, comme c'est le cas en France. En Lombardie, comme en Vénétie, où des foyers infectieux ont été recensés, les prérogatives de santé reviennent au Président de la région, Attilio Fontana, élu de la Ligue du Nord, le parti de Matteo Salvini.
Dans cette interview à la Rai Uno, Conte en appelle à l'unité nationale autour de cette "urgence nationale", comme il l'appelle. Et de menacer implicitement de prendre la main sur ce dossier : "Nous serons prêts à prendre des mesures qui diminueront les prérogatives des gouverneurs", si la coordination ne fonctionnait pas. Pour lui, il est inenvisageable que les gouverneurs des régions prennent des mesures autonomes, région par région, sur ce sujet.
Mis en cause, Attilio Fontana n'a que très peu goûté à ces déclarations, les jugeant "offensantes" et "inadmissibles". "Demain, je signalerai au président Conte que la Lombardie se montre à la hauteur de la situation et la gère avec compétence et tout cela, face à notre autonomie et en dépit des menaces de pleins pouvoirs", a-t-il déclaré. Ricardo Molinari, le chef de file du parti d'extrême droite au Sénat, a estimé de son côté que Conte "ferait mieux de se reposer". "Le trop-plein de stress lui fait dire des choses inconcevables, presque fascistes, je dirais. Supprimer les compétences des Régions ? C'est inadmissible. Nous sommes pour l'autonomie et la liberté (...) Il peut toujours démissionner, ce qui serait la meilleure chose pour tout le pays", a-t-il dit.
Parallèlement, les ministres de la Santé de la France, la Suisse, l'Autriche, la Slovénie, la Croatie, frontaliers de l'Italie ainsi que l'Allemagne et l'Union européenne se réuniront dans l'après-midi à Rome pour tenter de définir des "lignes d'action communes" face à l'épidémie, alors que les pays européens ont jusqu'ici réagi en ordre dispersé. Une équipe de l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) est également arrivée sur place. Le nombre de cas de contamination au nouveau coronavirus est resté stable ce lundi en Italie mais il demeure le pays le plus touché en Europe et le troisième au monde, après la Corée du Sud et la Chine.
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