"Il y a trop de gens dehors" : en Italie, un expert chinois critique le "laxisme" des autorités

Publié le 20 mars 2020 à 22h23
"Il y a trop de gens dehors" : en Italie, un expert chinois critique le "laxisme" des autorités
Source : AFP

LAXISME - La Chine, où l’épidémie semble en passe d’être endiguée, a envoyé des experts dans plusieurs pays dont l’Italie, pays d’Europe le plus touché. Le chef de la délégation chinoise envoyé dans le pays, Sun Shuopeng, a estimé jeudi 19 mars que la péninsule devait renforcer ses mesures en matière de confinement.

Le confinement, insuffisant ? C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre le chef de la délégation de la Croix-Rouge chinoise en Italie, Sun Shuopeng, lors d'une conférence de presse ce jeudi 19 mars à Palazzo en Lombardie, l'une des régions du pays les plus touchées. Alors que la Chine commence à contenir l’épidémie de Covid-19, elle envoie ses médecins et de l’aide aux pays les plus touchés. A ce jour, trois pays en ont bénéficié.

C'est le cas de l'Italie, où le bilan dépasse aujourd’hui les 4.000 morts, avec 627 décès au cours des dernières 24 heures. Une délégation de neuf experts chinois est arrivée le 13 mars à Rome à bord d'un avion spécial, où se trouvait également du matériel de soins intensifs. Des médecins-réanimateurs, pédiatres et infirmiers qui depuis essaient d'apporter des conseils en terme d'organisation des équipes médicales. 

Ce n'est qu'après un mois de confinement complet que les hôpitaux ont pu commencer à traiter vraiment les patients.
Le chef de file de la délégation de la Croix-Rouge chinoise en Italie.

Selon le chef de file de la Croix-Rouge chinoise en Italie, les mesures prises par les autorités du pays sont insuffisantes pour stopper la propagation de l'épidémie."Les gens ne portent pas de masque, et il y a encore trop de gens dehors. Les transports publics continuent de fonctionner", a-t-il constaté. "Les mesures mises en place ne sont pas suffisamment strictes au regard de nos standards", a-t-il ajouté, pointant le "laxisme" des autorités italiennes.

Estimant que la situation italienne est comparable à ce qui s'est passé à Wuhan, d'où est partie la pandémie, il a exhorté les autorités du pays à prendre les mesures qui s'imposent, en stoppant toute activité économique et en obligeant les habitants à rester confinés chez eux. "Ce n'est qu'après un mois de confinement complet que les hôpitaux ont pu commencer à traiter vraiment les patients, en diminuer leur nombre et surmonter le pic de l'infection", a-t-il plaidé. 

Coronavirus : le confinement respecté en Italie ?Source : JT 20h Semaine

Des mesures de restrictions prolongées jusqu'au 3 avril

Depuis maintenant plus d'une semaine, l'ensemble de la population italienne vit de manière confinée, dans des conditions proches de celles que nous connaissons depuis mardi midi en France. Le Premier ministre italien a estimé hier lors d'un point presse que les mesures de restriction seront prolongées jusqu'au 3 avril, mais sans envisager pour autant un durcissement. 

Mais des mesures plus restrictives ont été prises localement, notamment dans le nord du pays. La veille, la région d'Emilie-Romagne a décrété quant à elle que les activités en plein air, comme la promenade ou le jogging, étaient désormais interdites. Seuls "l'usage de la bicyclette" ou les déplacements à pied, uniquement pour des raisons médicales, de travail ou pour faire ses courses", y sont dorénavant admis, comme le rapporte Le HuffPost

Avant l'Italie, les autorités chinoises ont déjà envoyé de l'aide médicale en Iran, qui constitue un important foyer du Covid-19. Téhéran, pris de court par la rapidité de la propagation, avait sollicité début mars l'aide de Pékin, qui a immédiatement répondu favorablement. L'Irak a également bénéficié d'une aide chinoise. En France, aucun médecine chinoi n'a été dépêché mais Pékin a fourni un million de masques de protection, livrés entre mercredi et jeudi. 


La rédaction de TF1info

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