CORONAVIRUS - Après plusieurs jours d'émeutes, le gouvernement serbe a abandonné l'idée d'un couvre-feu le week-end pour lutter contre le Covid-19. À la place, il interdit les rassemblements de plus de dix personnes.
Le gouvernement serbe a très vite fait volte-face. Après deux jours de forte contestation et de violences, il a annoncé ce jeudi renoncer à mettre en place un couvre-feu le week-end. Mais en contrepartie, il interdit les rassemblements de plus de 10 personnes, et donc les manifestations.
Pas sûr que cette décision calme les contestataires qui protestent depuis mardi contre la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement. Chaque soir, ils sont des milliers à se retrouver devant le Parlement. Le déclencheur de leur colère a été le projet de couvre-feu le week-end envisagé face au retour massif du coronavirus dans le pays. Pourtant, pour les Serbes, le problème est bien plus profond que cela.
En juin dernier, le gouvernement a accéléré la levée du confinement pour organiser les élections législatives, que le Parti serbe du progrès (SNS), parti du président, a alors aisément remporté. Depuis, la Serbie dénombre près de 300 nouveaux cas par jour contre 50 il y a un mois.
Le pays se retrouve désormais dans une situation sanitaire catastrophique, comptant 17.000 cas et 340 décès. La première ministre, Ana Brnabic a d'ailleurs estimé dans une interview télévisée que le "système de santé affront[ait] son coup le plus sévère depuis le début de la pandémie". Les hôpitaux sont saturés et le gouvernement a décrété l’état d’urgence sanitaire dans de nombreuses villes du pays, dont Belgrade.
Pour les Serbes, il n'était donc pas possible de rester sans rien faire. Depuis mardi, ils manifestent par milliers contre le gouvernement qu'ils jugent être responsable du rebond de l'épidémie.
Débuté dans le calme, le mouvement a très vite dégénéré. D’après les médias locaux, des manifestants ont fait irruption mardi dans l’enceinte du Parlement. La police a alors lancé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui a répondu en jetant des projectiles.
"Hooligans criminels"
De nombreux blessés sont à répertorier du côté des forces de l'ordre et des manifestants. Les médias et les médecins dénombrent 69 policiers et 34 manifestants blessés. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux témoignent de la violence des manifestations. On peut voir des protestataires roués de coups par la police anti-émeute. Le président a qualifié les manifestants de "hooligans criminels" coupables de "la violence politique la plus brutale des dernières années".
Ces rassemblements ne tombent pas au meilleur moment pour Aleksandar Vucic. Vendredi, il doit assister à un sommet avec Emmanuel Macron, Angela Merkel et le Premier ministre kosovar. Le but de cette réunion est de "relancer le dialogue" avec le Kosovo, son ancienne province qui a proclamé son indépendance en 2008. À bord d'un avion pour Paris, Aleksandar Vucic a déclaré que cette controverse "nuit à l'image de marque de la Serbie".
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