RESTRICTIONS - Donald Trump a confirmé mercredi matin qu'il signerait dans la journée un décret suspendant temporairement la délivrance de cartes vertes, sésame indispensable aux candidats à l'émigration permanente vers les Etats-Unis. Son but : protéger les emplois américains, en pleine crise liée au coronavirus.
Des paroles aux actes. Moins de 48 heures après avoir annoncé une suspension temporaire de l'immigration, Donald Trump a signé un décret un ce sens, mercredi. Un texte qui, le président des Etats-Unis en est convaincu, va remettre les travailleurs du pays "au premier rang pour avoir des emplois lorsque l'Amérique rouvrira".
"Je signerai aujourd'hui le décret interdisant l'immigration dans notre pays", a tweeté le président américain mercredi, quelques heures après surpris son monde en annonçant (déjà) sur le réseau social ce coup de vis migratoire. Si le décret n'a pas encore été signé - il devrait l'être ce mercredi, dixit Donald Trump - et donc pas encore rendu publique, le président en a d'ores et déjà dessiné les contours. Concrètement, la Maison Blanche va suspendre temporairement la délivrance de cartes vertes.
I will be signing my Executive Order prohibiting immigration into our Country today. In the meantime, even without this order, our Southern Border, aided substantially by the 170 miles of new Border Wall & 27,000 Mexican soldiers, is very tight - including for human trafficking! — Donald J. Trump (@realDonaldTrump) April 22, 2020
Les agriculteurs pas concernés
Cette suspension sera d'une durée initiale de 60 jours. Et, contrairement à ce que le tonitruant président avait initialement laissé entendre, elle ne s'appliquera pas aux visas de travail temporaires mais aux seules cartes vertes. Ces dernières, qui offrent le statut de résident permanent, pourraient néanmoins faire l'objet d'un second décret, ultérieurement. Le diable se cachant dans les détails, Donald Trump a assuré aux agriculteurs - inquiets ces dernières heures de ne plus pouvoir embaucher de la main d'œuvre étrangère à l'heure des récoltes - que leur profession sera exclue du nouveau dispositif. "Les agriculteurs ne seront pas affectés", a assuré le président mardi.
Dans son bras de fer avec les démocrates, lesquels auraient souhaité faire capoter le décret, le président dispose de deux atouts juridiques. Tout d'abord une décision de la Cour suprême, qui avait validé en juin 2018 sa décision d’interdiction des ressortissants de sept pays à majorité musulmane. Mais aussi le code de la santé, qui lui permet d’arrêter l’immigration pour des raisons sanitaires.
Après avoir annoncé la signature à venir de ce décret, Donald Trump avait mis en avant la situation de l'emploi aux Etats-Unis pour justifier sa décision. "Il serait injuste que les Américains soient remplacés par une main d'oeuvre venue de l'étranger", avait déclaré celui qui avait été élu en 2016 sur la promesse de construire un mur entre les Etats-Unis et le Mexique. "Nous devons donner la priorité au travailleur américain", a-t-il martelé à six mois de l'élection présidentielle au cours de laquelle il briguera un deuxième mandat de quatre ans.
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TF1 Info