DIPLOMATIE - Le Missouri a accusé mardi Pékin d'avoir dissimulé la gravité de l'épidémie de Covid-19, causant ainsi des "dégâts" économiques et humains "irréparables" dans l'Etat américain et dans le monde.
La Chine sur le banc des accusés. C'est en tout cas le souhait du Missouri, qui a porté plainte mardi contre les autorités chinoises pour leur gestion de l'épidémie de Covid-19. Une procédure "absurde", a répliqué le ministère des Affaires étrangères chinois.
Selon le procureur de l'Etat, tout porte à croire que les dissimulations chinoises ont généré "une pandémie mondiale inutile et évitable" qui a entraîné des morts et des conséquences économiques importantes. En particulier au Missouri, avec des pertes d'au moins plusieurs milliards de dollars, selon des documents juridiques.
"Aucun fait ni aucune preuve"
Dans le viseur du Missouri : le gouvernement chinois, mais aussi le Parti communiste chinois (PCC) ainsi que d'autres responsables et institutions du pays asiatique, qui auraient "caché des informations cruciales" et arrêté des lanceurs d'alerte. Au moins un médecin a bien été réprimandé par la police chinoise à Wuhan pour avoir alerté des confrères de la propagation d'un agent pathogène semblable au Sras alors que la nature du virus n'était pas connue. Néanmoins, selon les informations en possession de l'AFP, aucun lanceur d'alerte n'a semble-t-il été "arrêté".
Pour Eric Schmitt, les premières transmissions du nouveau coronavirus entre humains ont eu lieu début décembre à Wuhan. Il accuse Pékin d'avoir laissé l'agent pathogène se propager avant de prendre les mesures nécessaires. Plus de 5800 personnes ont été testées positives dans le Missouri, qui a enregistré au moins 177 morts, selon les autorités locales.
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Pour leur défense, les chercheurs chinois affirment qu'ils n'ont pu déterminer que courant janvier, étude scientifique à l'appui, que le virus pouvait se transmettre au sein de l'espèce humaine. "Cette soi-disant plainte, qui ne se fonde sur aucun fait ni aucune preuve, est complètement absurde", a réagi mercredi Geng Shuang, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, soulignant que les mesures prises par la Chine "n'étaient pas du ressort des tribunaux américains".