Corruption en Hongrie : la Commission européenne propose une sanction de 7,5 milliards d'euros

TD avec AFP
Publié le 18 septembre 2022 à 13h07, mis à jour le 18 septembre 2022 à 16h29

Source : TF1 Info

La pression s'accentue sur la Hongrie, aujourd'hui menacée de sanctions par la Commission européenne.
L'institution menace de ne pas verser près de 7,5 milliards d'euros d'aides, en raison de risques de corruption dans le pays.
Budapest cherche à apporter des garanties et met en avant une série d'engagements.

Inquiète des risques liés à la corruption, la Commission européenne a proposé ce dimanche aux États membres de l'UE une suspension des financements européens à la Hongrie, à hauteur 7,5 milliards d'euros. Le tout dans l'attente d'une mise en œuvre de réformes par Budapest. "La Hongrie s'est engagée à informer la Commission de la mise en œuvre des mesures pour remédier à la situation d'ici au 19 novembre. Nous réévaluerons la situation et agirons en conséquence", a indiqué au cours d'une conférence de presse le commissaire européen au Budget Johannes Hahn.

En avril cette année, la Commission a initié à l'encontre de la Hongrie une procédure jamais utilisée jusque-là. Celle-ci peut conduire à suspendre des financements européens dont l'utilisation est menacée par des problèmes de corruption ou d'absence de contrôle judiciaire dans un pays. Désormais, c'est au Conseil de se prononcer, dans un délai d'un mois. Cette institution représente, pour rappel, les différents États membres. Ce délai de 30 jours peut être étendu de deux mois supplémentaires en cas de besoin.

"Un signal politique très clair"

Le montant de 7,5 milliards d'euros représente "un cinquième des moyens consacrés à la Hongrie", a précisé le commissaire Didier Reynders, commissaire européen à la Justice, dans une interview accordée à Darius Rochebin pour LCI (vidéo en tête de cet article). "C'est un signal politique très clair à la Hongrie : si vous ne vous mettez pas en ordre en matière de lutte contre la corruption, d’indépendance de la justice, il va y avoir de plus en plus de blocages budgétaires", a ajouté le responsable, estimant qu'il revenait désormais aux États membres de "prendre leurs responsabilités". "Beaucoup d’États ont été fermes sur l’État de droit en Hongrie, ils ont maintenant l’occasion de traduire cela dans une décision budgétaire."

Souhaitant répondre aux préoccupations formulées par Bruxelles, la Hongrie a annoncé une série de mesures, en particulier la mise en place d'une "autorité indépendante" chargée de lutter contre la corruption et de renforcer la transparence des procédures de passation de marchés publics. Budapest, dans le même temps, s'affaire pour convaincre Bruxelles de débloquer son plan de relance post-Covid (5,8 milliards d'euros de subventions). 

Il faut souligner que la Hongrie reste à ce jour le seul pays de l'UE dont le plan n'a toujours pas reçu le feu vert de la Commission européenne. Un retard lié, à nouveau, aux inquiétudes quant au respect de l'État de droit.


TD avec AFP

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