CHRONOLOGIE - Rappel des événements au Mali, du putsch qui a renversé en août 2020 le président Ibrahim Boubacar Keïta, jusqu'à l'arrestation par l'armée du président et du Premier ministre, accusés mardi de tentative de "sabotage" de la transition.
Le nouveau gouvernement intérimaire n’aura tenu que quelques heures : le jour même de son annonce, ce lundi 24 mai, le président de la transition Bah N’Daw et son Premier ministre Moctar Ouane sont arrêtés par des militaires. La France, qui a condamné ce mardi 25 mai ce “coup de force” et demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU, exige "la reprise immédiate du cours normal de la transition", a déclaré Jean-Yves Le Drian, chef de la diplomatie française, à l'Assemblée nationale.
Transition difficilement mise en place depuis le coup d’État lancé l’été dernier : le 18 août 2020, le président Ibrahim Boubacar Keïta, est renversé par un putsch après plusieurs mois de manifestations antigouvernementales. L'homme d'État est accusé de corruption et d'impuissance face à l'insécurité et son arrestation est accueillie par des scènes de liesse populaire dans les rues de Bamako. Le lendemain, le colonel Assimi Goïta se présente comme le nouvel homme fort du pays. La communauté internationale, de son côté, condamne le coup d'État et réclame le retour d’un gouvernement constitutionnel. Le pays est aussi frappé par les sanctions de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) prend des sanctions contre le Mali.
Le premier gouvernement de transition échoue au bout de huit mois
Le 12 septembre 2020, la junte, sous pression internationale, s'engage à une transition vers un pouvoir civil dans un délai de 18 mois. Le 21, l'ex-ministre de la Défense Bah Ndaw est désigné président de transition et le colonel Goïta vice-président de transition. Le 27, l'ancien ministre des Affaires étrangères Moctar Ouane est désigné pour former un gouvernement, constitué le 5 octobre, avec des militaires aux postes clés.
Le 15 avril 2021, les autorités de transition fixent des dates en février et mars 2022 pour les élections présidentielle et législatives, devant aboutir au transfert du pouvoir à des dirigeants civils. Les scrutins devaient permettre de transférer le pouvoir à des dirigeants civils. Mais c’était sans compter sur une contestation grandissante, qui a poussé le 14 mai 2021 le Premier ministre Moctar Ouane à présenter la démission de son gouvernement. L’homme politique est immédiatement reconduit avec pour mission de former un nouveau cabinet de "large ouverture".
C’est la composition de ce nouveau gouvernement intérimaire qui aurait motivé le nouveau coup de force de l’armée, ce lundi 24 mai. Présenté le jour même, le nouvel organigramme conservait des militaires à des postes clés, mais deux figures de l'ancienne junte étaient écartées des portefeuilles primordiaux de la Défense et de la Sécurité. Le président de la République et le Premier ministre sont arrêtés dans la journée. Le colonel Assimi Goïta a indiqué ce mardi les avoir déchargés de leurs prérogatives, accusant les deux hommes de tentative de "sabotage" de la transition. Pour autant, il assure que cette transition "suivra son cours normal et que les élections prévues se tiendront courant 2022" selon l’AFP.
Quatre coups d'État depuis 1960
Ces instabilités politiques ne sont pas nouvelles dans l’histoire du pays subsaharien. Depuis son indépendance obtenue en 1960, le Mali a connu quatre coups d’État. Le président Ibrahim Boubacar Keïta, destitué lors du putsch d’août 2020, avait lui-même été élu à la suite d’un précédent coup d’État en 2013, qui avait fait chuter son prédécesseur, Amadou Toumani Touré. Avant cela, au siècle dernier, le pays était dirigé par Modibo Keïta jusqu'en 1968, année du coup d'État militaire de Moussa Traoré, renversé à son tour en 1991.
Presque tous ces renversements ont été orchestrés et exécutés depuis la caserne de Kati, située à 15 kilomètres de Bamako, la capitale. C’est là que le président de la République et le Premier ministre ont été conduits lundi dernier, après le coup de force des militaires.
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