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Droits LGBT+ : dans les stades du Qatar, afficher les couleurs de l'arc-en-ciel est-il interdit ?

Publié le 22 novembre 2022 à 16h09, mis à jour le 22 novembre 2022 à 16h18

Source : JT 20h WE

Un journaliste présent au Qatar s'est vu temporairement interdit de stade parce qu'il portait un t-shirt aux couleurs de l'arc-en-ciel.
Un incident qui (re)pose la question de l'accueil des visiteurs affichant leur appartenance ou leur soutien à la communauté LGBT+.
Durant la Coupe du monde, les tenues ou drapeaux arc-en-ciel sont acceptés, si l'on s'en tient aux règles de la Fifa et du comité d'organisation.

Journaliste sportif américain, Grant Wahl est en ce moment présent au Qatar afin de suivre les rencontres de la Coupe du monde. Il a rapporté sur les réseaux sociaux qu'au moment d'entrer dans le stade où allait se dérouler la rencontre entre les États-Unis et le Pays de Galles, des agents de sécurité lui ont refusé l'accès. La raison ? Son t-shirt arc-en-ciel, les couleurs du drapeau LGBT+.  

Finalement autorisé à rejoindre la tribune de presse après une demi-heure de tractations, il a relaté les faits sur son site Internet après la rencontre. Une "péripétie inutile", a-t-il regretté, alors qu'en théorie, les marques de soutien ou d'appartenance à la communauté LGBT+ sont tolérées par la Fifa et le comité d'organisation de la Coupe du monde.

Pas d'interdiction des symboles LGBT+ dans les règlements

Grant Wahl a expliqué qu'un agent de sécurité lui a signifié que sa tenue ne respectait pas les règles. "Tu dois changer de t-shirt." "Ce n'est pas autorisé", lui a-t-on lancé. Son téléphone lui a été arraché des mains, assure-t-il, avant que ne finisse par arriver un supérieur, mettant fin à cet imbroglio et lui autorisant l'accès au stade, vêtu du t-shirt de la discorde. "L'un des gardes de sécurité m'a dit qu'ils essayaient juste de me protéger des fans à l'intérieur qui pourraient me faire du mal parce que je portais ce t-shirt", ajoute le journaliste, soulignant qu'un "représentant de la FIFA" lui a "présenté ses excuses plus tard" dans la soirée.

En l'espace de quelques heures, les messages postés par Grant Wahl sur les réseaux sociaux ont été relayés des milliers de fois, alors même que la Fifa expliquait quelques jours plus tôt que les joueurs seraient sanctionnés s'ils portaient sur le terrain un brassard "one love" prônant le respect de la diversité et l'inclusion.  

Si cet incident a beaucoup fait réagir, le fait que le journaliste ait finalement pu assister à la rencontre sans avoir à se changer est conforme aux règles mises en avant par la Fifa et les organisateurs. Que ce soit dans les guides destinés aux supporters ou dans le Code de conduite à respecter dans les stades de la Coupe du monde, il n'est en effet nulle part spécifié que des vêtements ou symboles aux couleurs de l'arc-en-ciel sont prohibés. La liste des objets interdits, par ailleurs, précise que les armes, les explosifs et autres substances radioactives sont totalement défendus, mais rien n'est spécifié au sujet des tenues ou drapeaux qui mettraient en avant des symboles LGBT+.

Dans les médias américains, des responsables de la Fifa ont assuré que les supporters seraient accueillis sans réserve, et que les personnes homosexuelles pourraient se rendre au Qatar sans risquer de quelconques problèmes. Les marques d'affections entre personnes de mêmes sexes ne sont pas défendues, pas plus que les symboles LGBT+, apprenait-on. Des propos qui se voulaient rassurant, alors même que l'homosexualité demeure interdite au Qatar. Malgré ces messages à destination des supporters, des inquiétudes ont persisté chez de nombreux supporters. Alors que la Fifa a pris plusieurs fois position, "le régime qatari [...] s'est très peu exprimé sur le sujet, faisant craindre que les choses ne soient différentes sur le terrain", a rappelé Grant Wahl. 

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Thomas DESZPOT

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