Covid-19 : ces pays qui restent quasiment privés de vaccins

V.M
Publié le 11 juin 2021 à 16h26
Livraison de vaccins AstraZeneca à Madagascar, le 8 mai 2021, dans le cadre du programme Covax.
Livraison de vaccins AstraZeneca à Madagascar, le 8 mai 2021, dans le cadre du programme Covax. - Source : Mamyrael / AFP

SANTÉ MONDIALE - A l'occasion du G7 organisé jusqu'à dimanche, les pays riches ont promis de livrer 1 milliard de doses aux pays les plus défavorisés. Pour les ONG, il en faudrait dix fois plus. Six mois après les premières campagnes de vaccination, certains pays restent totalement démunis.

Plus les pays riches se vaccinent, plus les inégalités se creusent. Six mois après les premières campagnes de vaccination contre le Covid-19, aux États-Unis, au Royaume-Uni puis dans l'Union européenne, les mécanismes créés pour permettre aux pays les plus pauvres d'y accéder également accusent d'importants retards - en raison des difficultés liées au vaccin AstraZeneca mais aussi à l'accaparement des premières doses disponibles depuis janvier par les pays les plus riches -, au point de rendre les écarts incroyablement criants. 

À ce jour, un quart des 2,3 milliards de doses administrées dans le monde l'ont été dans les pays du G7, où ne vit que 10% de la population mondiale, selon l'OMS qui a qualifié cet écart de "grotesque", dénonçant "un échec moral catastrophique". Au moment où les pays riches planifient déjà la vaccination intégrale de leurs populations, enfants compris, les pays à faibles revenus ne bénéficient que de 0,3% des doses injectées. Le taux de couverture dans les pays du G7 est de 73 doses pour 100 habitants, contre 2,8 doses en Afrique.

Alors que de nombreux épidémiologistes pointent la nécessité absolue de vacciner les populations de tous les pays pour pouvoir endiguer la pandémie, les pays riches ont promis de débloquer 1 milliard de doses, à l'occasion du G7 organisé jusqu'à dimanche au Royaume-Uni. Lors d'une conférence de presse organisée jeudi, Emmanuel Macron a plaidé pour un relèvement des objectifs initialement fixés dans le cadre du mécanisme Covax (dons de doses aux pays démunis), pour atteindre 60% de populations vaccinées à la fin du premier trimestre 2022, contre 20% prévus jusqu'ici. 

Des pays quasiment privés de doses

À l'heure actuelle, alors que Covax accuse d'importants retards de livraison, certains pays destinataires restent littéralement privés de doses. Alors que les États-Unis (305 millions de primo-vaccinés) et l'UE (289 millions) se partagent le haut du tableau, d'autres pays figurent au contraire bons derniers, d'après les statistiques mises à jour par les systèmes de santé. 

En queue de peloton, on trouve ainsi le Burkina Faso, où seules 200 doses ont officiellement été injectées, la Guinée-Bissau (18.700 primo-injections), la République centrafricaine  et le Bénin (26.500), mais aussi l'Arménie (33.500) ou encore la République démocratique du Congo (57.600).

En termes de ratio de population vaccinée, le Burkina Faso patine à 0% - le pays a reçu ses 115.000 premières doses AstraZeneca fin mai via Covax, et a lancé sa campagne début juin -, derrière la RDC (0,04%), le Soudan du Sud (0,11%) et le Bénin (0,22%). Au total, 18 pays, majoritairement situés en Afrique subsaharienne, restent sous la barre des 1% de primo-vaccinés, et le Zimbabwe (7,33%) et le Botswana (6,24%) y font figures d'exceptions. 

Pour remplir les objectifs de vaccination à travers les monde, les ONG estiment que le milliard de doses promises à l'occasion du G7 sera nettement insuffisant. Oxfam et Human Rights Watch plaident ainsi pour la distribution de 11 milliards de doses dès cette année. Selon le FMI, le plan mondial anti-pandémie devrait générer 9000 milliards de dollars d'ici à 2025 pour permettre d'atteindre l'objectif des 60% de la population mondiale vaccinée avant la fin de 2022. 


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