TOUR D'HORIZON - Si l'idée d'un pass sanitaire pour contrer la nouvelle vague épidémique fait aussi son chemin chez nos voisins, cela n'est pas non plus sans susciter de vifs débats. En témoignent, les manifestations qui ont eu lieu ces jours-ci.
La mobilisation contre le pass sanitaire pourrait bien connaitre un nouveau tournant avec le verdict crucial du Conseil constitutionnel attendu ce jeudi 5 août. Un rejet du projet de loi visant à contrer la flambée de l'épidémie de Covid-19 - avec l'extension controversée du pass sanitaire, ou de ses principales dispositions - constituerait en effet une victoire de taille pour ses opposants. Si moins d'une dizaine de manifestants étaient rassemblés jeudi matin devant le Conseil constitutionnel, la dernière manifestation, samedi dernier, a réuni plus de 200.000 personnes à travers le pays, selon le ministère de l'Intérieur.
Pour autant, 51% des Français "ne soutiennent pas" ces manifestations, selon un sondage Harris Interactive pour LCI publié le 30 juillet dernier, tandis que 40% les "soutiennent" (et 8% y sont indifférents). Mais cette division autour de la mesure censée contrer la nouvelle vague épidémique n'est pas propre à l'Hexagone. Italie, Royaume-Uni, Grèce, Allemagne... Dans tous les pas voisins où il est aussi question de pass sanitaire, des cortèges ont défilé dans les rues des capitales et grandes villes, ces dernières semaines.
Italie
En Italie, c'est à compter de ce vendredi 6 août qu'un "green pass" sera imposé pour accéder aux lieux fermés comme les bars et restaurants, piscines, salles de sport, enceintes sportives, musées, cinémas, théâtres, parcs thématiques. Ce dernier sera délivré dès la première dose de vaccin.
De Rome à Turin en passant par Milan et Gênes, les manifestants ont été des milliers à protester contre l'adoption de cette mesure à travers le pays. "Liberté !", "Non à la dictature", ont notamment scandé les manifestants, le 24 juillet. "Mieux vaut mourir libre que vivre comme un esclave", pouvait-on lire sur une pancarte devant la cathédrale de Milan, quand dans le centre historique de Rome, une autre présentait une photo du portail du camp d'extermination d'Auschwitz (où figure l'inscription "Arbeit macht frei", "Le travail rend libre", ndlr), avec ces mots : "Les vaccins vous rendent libre". À Gênes, les manifestants portaient des étoiles jaunes où était inscrit "non vacciné". Pour autant, comme en France, l'annonce des nouvelles mesures restrictives face à la progression du variant Delta a provoqué une ruée sur la vaccination : jusqu'à + 200% dans certaines régions.
Allemagne
En Allemagne, où le gouvernement envisage sérieusement de durcir les restrictions à l'encontre des personnes non-vaccinées, dès la mi-septembre, des milliers de personnes hostiles aux restrictions décidées pour lutter contre le Covid-19 ont bravé dimanche l'interdiction de manifester et se sont rassemblées illégalement dans les rues de Berlin. Pour l'heure, les dernières mesures sont entrées en vigueur aux frontières de l'Allemagne, qui exige que les personnes qui n'ont pas été complètement vaccinées ou qui ne se sont pas récemment remises du COVID-19 présentent un résultat de test négatif pour entrer dans le pays.
Selon Bild, aller au restaurant, à l'hôtel, ou encore chez le coiffeur pourrait, d'ici la fin de l'été, n'être autorisé que pour les personnes ayant reçu une vaccination complète, le gouvernement allemand souhaitant que les personnes non-vaccinées "ne soient autorisées à entrer nulle part".
Royaume-Uni
Au Royaume-Uni, l'un des premiers pays à avoir été touché par la nouvelle vague épidémique au début du mois de juin, plusieurs milliers de personnes se sont également mobilisées pour ce "rassemblement mondial pour la liberté" pour contester les politiques sanitaires restrictives. À Londres ou Manchester, les manifestants ont dénoncé l'instauration d'un pass sanitaire à la rentrée alors que le gouvernement britannique a choisi de lever les restrictions le 19 juillet dernier pour l'été.
En Irlande, des cortèges ont également défilé dans les rues de Dublin notamment, des milliers de personnes s'étant rendues fin juillet devant la résidence du Premier ministre pour protester contre le pass vaccinal. Le 24 juillet, les restaurants et bars ont pu rouvrir uniquement aux personnes munies d'un certificat de vaccination, via leur carnet de santé ou le pass sanitaire européen.
Grèce
Dès la mi-juillet à Athènes, près de 5000 personnes manifestaient contre le vote d'un décret rendant obligatoire la vaccination pour les soignants et personnels en maison de retraite, les salariés concernés devant être vaccinés, respectivement, au plus tard le 1er septembre et le 16 août. Les manifestations ont encore pris de l'ampleur depuis l'adoption du texte par le parlement. Le 24 juillet, plusieurs milliers de personnes étaient ainsi encore rassemblées devant le parlement grec, la police ayant dû faire usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les manifestants.
Espagne
En Espagne, où seuls 4% de la population serait réfractaire à la vaccination, c'est davantage entre régions que l'usage du pass sanitaire reste polémique. Ainsi, alors que Galice et les Canaries, régions les plus affectés par la nouvelle vague de contaminations, exigent le sésame pour entrer dans les restaurants ou les lieux fermés, d'autres demeurent réticentes. C'est notamment le cas de la Catalogne qui se refuse à un usage discriminatoire, tant que toute la population n'a pas eu accès aux vaccins.
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