3E VAGUE - La plupart des magasins seront fermés pour le week-end de Pâques et les célébrations religieuses ne seront pas possibles, a annoncé le gouvernement allemand mardi 22 mars, alors que le pays subit une "nouvelle pandémie" à cause des variants.
Au terme de 12 heures d’âpres discussions, le gouvernement fédéral allemand et les 16 Lander sont parvenus à se mettre d’accord sur un nouveau serrage de vis à imposer dans le pays. Ce sera donc un week-end de Pâques que les Allemands passeront sous cloche avec la plupart des commerces et des lieux de culte fermés du 1er au 5 avril.
Le seuil de 100 pour 100.000 franchi
Si lundi, la presse allemande anticipait de nouvelles restrictions mais un relâchement pour les fêtes de Pâques, il en est tout autrement. Car "la situation est grave", a prévenu Angela Merkel mardi 22 mars à l’issue de cette longue nuit de négociations, alors que le pays a franchi le taux d’incidence de 100 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur sept jours - seuil prévoyant le retour des mesures supprimées récemment. "Le nombre de cas augmente de manière exponentielle et les lits de soins intensifs se remplissent à nouveau", a relaté la chancelière, parlant de "nouvelle pandémie (…) clairement plus létale, clairement pus infectieuse et plus longtemps contagieuse".
Le nouveau mot d’ordre est donc "We Bleiben Zuhause" ("Nous restons à la maison"). Il se traduit par l’interdiction des réunions privées de plus de 5 personnes et des rassemblements publics, comprenant la restauration en plein air, jusqu’au 18 avril. Les lieux culturels, eux, ne doivent pas rouvrir avant la mi-avril, selon les autorités. L'hypothèse de couvre-feux locaux et la fermeture des écoles ont en revanche été écartées. Les cours avaient déjà été interrompus de décembre à février et nombre d'élèves n'ont toujours pas repris le chemin de l'école ou ne suivent les enseignements qu'un jour sur deux. Mais si les Allemands sont de plus en plus opposés à se voir imposer de nouvelles restrictions, le ministre-président de la Bavière Markus Söder a prévenu : "L’impatience ne doit pas devenir notre faiblesse".
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Pour se sortir de cette situation et vaincre l'épidémie, le gouvernement table désormais sur une seule chose : la vaccination. Et les autorités réfléchissent, comme en France, à comment accélérer la campagne, qui peine à atteindre un rythme de croisière. "Nous sommes dans une course à la vaccination, qui doit devenir efficace le plus rapidement possible", a confirmé la chancelière, alors que 9% de la population allemande a reçu au moins une dose d'un vaccin.