Le pass sanitaire instauré en France

En Italie, des anti-pass sanitaire "déguisés" en déportés créent le scandale

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 1 novembre 2021 à 16h50
Manifestation contre le "green pass" (pass sanitaire) le 15 octobre dernier à Rome.

Manifestation contre le "green pass" (pass sanitaire) le 15 octobre dernier à Rome.

Source : Tiziana FABI / AFP

POLÉMIQUE - Une manifestation d'opposants au pass sanitaire "déguisés" en déportés, samedi à Novare, a provoqué une véritable onde de choc en Italie.

Une infâme comparaison. Ce week-end à Novare (Nord de l'Italie), des manifestants ont défilé contre le pass sanitaire "déguisés" en déportés. En tête de cortège, outre des banderoles comme "Stop à la dictature" ou encore "Ne cède pas aux chantages, résiste!", des opposants ont ainsi revêtu des vêtements de prisonniers des camps nazis pour comparer les restrictions anti-Covid à la dictature nazie. Certains ont même été jusqu'à s'apposer un numéro, en allusion au matricule avec lequel étaient marqués les déportés. 

Ce défilé a suscité un véritable tollé en Italie, notamment auprès de la communauté juive. "Avant-hier à Novare, on a vu des pyjamas à rayures symbole de la déportation dans les camps d'extermination nazis. Ce sont des images que je n'aurais jamais pensé voir", a fustigé la présidente de l'Union des communautés juives italiennes (Ucei), Noemi Di Segni, dans une tribune publiée lundi par le quotidien La Stampa. Ces images sont "empreintes de stupidité et d'ignorance absolue et, en même temps, dangereuses", a-t-elle estimé. Il s'agit d'un "outrage intolérable" et il est "inacceptable de les considérer comme une manifestation de la liberté d'expression", martèle-t-elle. 

Une initiative "honteuse"

Côté politique également, la pilule a du mal à passer. Le ministre italien de la Santé Roberto Speranza s'est ainsi dit profondément "choqué par ces personnes qui se réfèrent aux camps de concentration". De son côté, Alessandro Canelli, le maire de Novare - une ville de 100.000 habitants entre Milan et Turin - a exprimé sa ferme condamnation : "Comparer une position idéologique sur un vaccin ou un pass sanitaire à la page la plus tragique de notre Histoire et à des personnes qui ont été déportées, humiliées, torturées et assassinées est tout simplement honteux". "Ils ne pouvaient pas choisir pire manière pour exprimer une position sur laquelle on peut être plus ou moins d'accord", a-t-il ajouté. 

Depuis le 15 octobre, l'obligation de présenter le pass sanitaire a été étendue à tous les lieux de travail dans la grande botte. Le précieux sésame atteste que son porteur a été vacciné, guéri après avoir contracté le Covid-19 ou dispose d'un test négatif récent. Cette mesure est toutefois loin de faire l'unanimité, avec plusieurs manifestations à son encontre dans plusieurs villes de la péninsule.

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Premier pays européen à avoir été touché par la pandémie de Covid-19 en février 2020, l'Italie a payé un lourd tribut avec plus de 130.000 morts. Pour l'heure, près de 83% des Italiens âgés de plus de 12 ans ont complété leur schéma vaccinal. 


Maxence GEVIN avec AFP

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