RECONFINEMENT - "Épicentre de la maladie" selon l'OMS, l'Europe multiplie les mesures restrictives face à la deuxième vague du virus. La France, comme l'Irlande et le pays de Galles avant elle, a opté pour le reconfinement général. Qu'en est-il ailleurs sur le Vieux Continent ?
L'Europe, "surprise" et "débordée", se barricade à nouveau. "Cette dernière semaine, 46% de la totalité des cas (de Covid-19) dans le monde venaient de la région Europe", a averti l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). "C'est presque un tiers de la totalité des morts dans le monde. Il n'y a donc aucun doute que la région Europe est un épicentre de la maladie en ce moment." Face à une deuxième vague, que l'on prédit plus virulente et meurtrière que la première, les pays européens se calfeutrent. La France a ainsi décidé, depuis le 29 octobre minuit, de se reconfiner pour tenter de freiner la progression de l'épidémie.
Mais elle n'est pas la seule à avoir fait ce choix. L'Irlande et le pays de Galles ont reconfiné toute leur population avant la France. Les cinq millions d'Irlandais ont ouvert la voie jeudi 22 octobre. Ils sont contraints de demeurer à résidence pendant six semaines. Trois millions de Gallois ont à leur tour été confinés le lendemain, vendredi 23 octobre, pour une durée initiale de deux semaines. Comme en mars dernier, les commerces "non-essentiels" sont fermés et les habitants sont invités à rester chez eux. Mais, comme chez nous, le confinement se veut plus souple : crèches et écoles ouvertes, dérogations au télétravail...
La décision de la France a été suivie dans la foulée par la Belgique. À compter de lundi et jusqu'au 13 décembre, le confinement sera de nouveau la règle, avec quelques différences notables par rapport à sa voisine. Alors que dans l'Hexagone, il est interdit de circuler entre régions, les déplacements seront autorisés librement. Outre-Quiévrain, pas besoin donc de formulaire pour mettre le nez dehors. Chaque foyer pourra recevoir un visiteur à la fois, deux quand une personne vit seule. La rentrée en présentiel des maternels et primaires est décalée au 16 novembre. L'enseignement secondaire se fera de moitié en présentiel.
Un bouclage "à la française" outre-Manche
Parmi les autres pays envisageant de suivre ce mouvement, il y avait l'Angleterre. Le gouvernement britannique a tranché ce samedi : le Premier ministre Boris Johnson a annoncé un reconfinement à partir de jeudi et jusqu'au 2 décembre. "Le virus se répand encore plus rapidement que dans le scénario du pire établi par nos conseillers scientifiques", a-t-il souligné.
Ecoles et universités resteront ouvertes, mais les déplacements sont restreints sévèrement, les habitants appelés à télétravailler, et seuls les pubs et restaurants proposant de la nourriture à emporter ou des livraisons pourront rester ouverts.
Dans son dernier rapport publié vendredi, l'Office national des statistiques (ONS) a révélé que l'Angleterre avait connu la semaine dernière près de 52.000 nouveaux cas de Covid-19 par jour, soit une augmentation de 47% par rapport à la semaine précédente. Le nombre d'infections et d'hospitalisations en Angleterre a dépassé le pire scénario envisagé, ont écrit les scientifiques du groupe Sage, qui conseille le gouvernement, dans une note écrite le 14 octobre et publiée vendredi.
Quid chez nos autres voisins européens ?
De l'autre côté du Rhin, en Allemagne, l'hypothèse est aussi sur la table. Mais, pour le moment, l'État fédéral et les Länder ont décrété mercredi l'instauration d'un reconfinement partiel du 2 jusqu'au 30 novembre. Cela se traduira par la fermeture des restaurants, des salles de sports et des théâtres. Les écoles et les garderies demeureront elles ouvertes. La population ne devra pas se déplacer pour des motifs personnels et uniquement pour des raisons majeures. Toutefois, les rassemblements privés seront toujours autorisés mais limités à un maximum de 10 personnes pour un foyer classique. Ces mesures "dures" et "valables pour tout le pays", selon la chancelière Angela Merkel, doivent permettre de limiter autant que possible les contacts.
Ce 31 octobre, le gouvernement autrichien a de son côté annoncé un nouveau confinement, avec la mise en place d'un couvre-feu et la fermeture des restaurants, hôtels, institutions culturelles et sportives. Jusqu'à fin novembre, il sera interdit de sortir entre 20h et 06h du matin et les réunions privées seront limitées à deux foyers maximum. Au-delà de la fermeture des musées, théâtres, cinémas ou piscines, l'ensemble des événements sont annulés, y compris les mariages, fêtes d'anniversaires et marchés de Noël. Les écoles et les crèches resteront en revanche ouvertes, de même que les magasins et coiffeurs. Dans le cas des lycées et universités, les cours seront donnés en ligne, tandis que le télétravail est fortement encouragé.
Le Portugal sera lui soumis à partir de mercredi à un reconfinement partiel concernant 70% de sa population, a annoncé samedi soir le Premier ministre Antonio Costa. Le télétravail deviendra obligatoire s'il est possible, les commerces devront fermer au plus tard à 22h, les restaurants à 22h30 et les entreprises de plus de 50 employés devront instituer des horaires de travail décalés. L'organisation d'évènements rassemblant plus de cinq personnes sera interdite, sauf pour les cérémonies religieuses ou les activités culturelles respectant les consignes des autorités sanitaires. Les autorités portugaises avaient communiqué la veille un bilan de 4.656 nouveaux cas de contaminations et 40 décès en 24 heures, et comptaient 1927 personnes hospitalisées, dont 275 en soins intensifs. Le plus lourd bilan depuis de début de la pandémie pour chacun de ces indicateurs.
En Italie, au Luxembourg et en Espagne, le cap d'un reconfinement national n'a pas été franchi non plus. Les autorités se limitent pour l'instant à des couvre-feux ou à des restrictions locales. De l'autre côté des Pyrénées, 17 régions, dont l'Andalousie, la Catalogne ou encore Madrid, soit 47 millions d'Espagnols, ont fait le choix d'un bouclage régional, pour une durée initiale de deux semaines. Cette mesure, décrite comme "le dernier rempart avec le confinement général", impose aux habitants de rester leur région sauf pour des motifs bien précis comme se faire soigner ou aller travailler par exemple.
La Grèce a pour sa part annoncé ce samedi un confinement partiel à partir de mardi et pour un mois avec un couvre-feu nocturne et la fermeture des bars, restaurants, lieux d'attraction et salles de sport.
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