Covid-19 : Jair Bolsonaro exhorte le Brésil à cesser "d'être un pays de pédés"

Publié le 11 novembre 2020 à 7h58
Covid-19 : Jair Bolsonaro exhorte le Brésil à cesser "d'être un pays de pédés"
Source : EVARISTO SA / AFP

HOMOPHOBIE - Dans un appel lancé à sa population pour lutter contre la pandémie dignement, Jair Bolsonaro s'est fendu d'une nouvelle sortie homophobe, appelant à ce que le Brésil cesse "d'être un pays de pédés".

Comme Donald Trump, Jair Bolsonaro a souvent minimisé la pandémie de Covid-19, qu'il a longtemps qualifié de "gripette", fustigeant les mesures de restrictions sanitaires. Le président brésilien a cette fois recouru à l'homophobie pour appeler sa population à délaisser les principes de précaution qui ont cours dans le reste du monde. "Aujourd'hui, il n'y en a que pour la pandémie, il faut en finir avec ça. Je regrette les morts, je les regrette. Nous allons tous mourir un jour, tout le monde ici va mourir. Ça ne sert à rien de fuir cela, de fuir la réalité. Il faut arrêter d'être un pays de pédés. Nous devons nous battre la tête haute, lutter", a dit le président d'extrême droite lors d'un discours sur le tourisme, au palais du Planalto, siège du gouvernement fédéral. "Vous avez été à terre lors de cette pandémie, qui était surdimensionnée", a-t-il également affirmé.

La suspension de l'essai d'un vaccin au Brésil, une victoire pour Bolsonaro

Jair Bolsonaro a auparavant salué comme une "victoire" la suspension au Brésil des tests cliniques de phase 3 d'un vaccin contre le Covid, le CoronaVac du laboratoire chinois Sinovac. "Mort, invalidité, anomalies... c'est ça, le vaccin que Doria voulait obliger tous les habitants de Sao Paulo à recevoir", a assuré le président d'extrême droite sur Facebook à l'adresse du gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, son adversaire politique Joao Doria. Celui-ci a passé un accord avec Sinovac pour acquérir 46 millions de doses (6 millions produites en Chine, les autres au Brésil). "Encore une victoire pour Jair Bolsonaro", a écrit sur Facebook le chef de l'Etat de Sao Paulo, en réponse à un internaute qui lui demandait si le gouvernement accepterait d'acquérir ou de produire localement le vaccin en question si son efficacité était prouvée.

Le Brésil, deuxième pays du monde le plus touché par la pandémie

La pandémie de Covid-19 a fait plus de 162.000 morts au Brésil et a contaminé quelque 5,6 millions de personnes, ce qui en fait le deuxième pays touché par la pandémie après les Etats-Unis. Pour autant, les chiffres sont sous-estimés, selon les experts. La popularité du président ne s'est malgré tout jamais mieux portée. En dépit de sa gestion désastreuse de la crise sanitaire, il rassemblait fin septembre 37% d'avis favorables. Pour près d'un Brésilien sur deux, le président d'extrême droite n'est même "aucunement" responsable des décès attribués au virus.

Contaminé début juillet par le Covid-19 après avoir refusé de porter un masque et toute distanciation sociale, le président de 65 ans s'était montré quelques jours plus tard à moto et s'entretenant sans casque ni masque avec des balayeurs près de sa résidence à Brasilia. Dans un message qu'il a publié sur Facebook, Jair Bolsonaro, qui devait se tenir confiné, a déclaré qu'il se sentait "très bien" mais qu'il était "un peu stressé d'être enfermé". Si le  secrétariat à la Communication de la présidence brésilienne s'était refusé à tout commentaire, son attitude n'avait pas manqué de choquer ses détracteurs. Sa femme et deux de ses fils ont également été testés positifs dans le courant de l'été, sans qu'aucun n'ait officiellement développé de symptômes.


La rédaction de TF1info

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