CONTRÔLES - La France, où le taux d'incidence grimpe de manière inquiétante, va être placée dans la catégorie zone à haut risque par l'Allemagne. Un test négatif va être notamment exigé pour passer la frontière, selon Jean-Yves Le Drian.
Ce n'est plus qu'une question d'heures avant que l'Allemagne ne classe son voisin français en zone à haut risque et ne prenne des mesures supplémentaires à la frontière. Ayant déjà classé comme tel la Moselle, département frontalier, Berlin va donc élargir ces restrictions de circulations à toute la France. La décision a été annoncée par Angela Merkel jeudi 25 mars lors d'un point à la presse, la qualifiant de "nécessité". Cette décision devrait intervenir ce vendredi et être officialisée par l'Institut Robert Koch, selon le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung. Mais déjà Jean-Yves Le Drian a détaillé vendredi à quoi ressembleront ces nouvelles mesures. "Cela veut dire des contrôles aléatoires sanitaires plus renforcés que ce qui existait jusqu'à présent, avec tests obligatoires et quarantaine" conseillée, a précisé le ministre des Affaires étrangères sur France Info.
Une incidence largement supérieure en France
"Il ne s'agit pas ici d'une décision politique", a tout de même précisé la chancelière allemande jeudi soir, insistant sur la dégradation de la situation française : "On constate l'évolution du taux d'incidence, et lorsque ce taux -comme c'est ici le cas- dépasse pendant longtemps le seuil des 200, alors cela entraîne un classement en zone à haut risque". En effet, la situation sanitaire des deux pays voisins est loin d'être comparable. Si l'Allemagne est contrainte de prendre de nouvelles mesures après avoir déconfiné la population, le virus circule largement moins qu'en France. Pour preuve, l'incidence a doublé depuis la mi-février en Allemagne mais reste proche du seuil des 100, avec 108 nouveaux cas pour 100.000 habitants sur les sept jours glissants. En France, l'incidence a aujourd'hui dépassé la barre des 300 avec 325 cas pour 100.000 habitants.
L'Allemagne a mis en place ces dernières semaines une série de restrictions avec ses voisins, pouvant aller de l'obligation de présenter un test négatif à l'entrée sur le territoire à la mise en quarantaine dans le pays pendant 10 jours. Ce type de contrôles ont été récemment lancés à la frontière avec la Pologne et avant cela avec la République-Tchèque et le Tyrol, une région d'Autriche. En revanche dans le cas de la Moselle, les deux pays se sont mis d'accord pour un système plus souple de contrôles aléatoires et de tests antigéniques pour les travailleurs frontaliers. Jeudi soir, Angela Merkel avait déjà laissé entendre que la France pourrait bénéficier de ce traitement de faveur et éviter des contrôles aux frontières stricts, si son territoire est bien classé en zone à risque dans son intégralité. "Il y a tout une procédure spécifique de test (...) qui est en discussion avec la France", a indiqué la chancelière.
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