Covid-19 : l'Autriche pleure le suicide d'une médecin ciblée par des militants antivax

par Lea PRATI
Publié le 31 juillet 2022 à 15h39

Source : JT 20h Semaine

En Autriche, une médecin a été retrouvée morte à son cabinet, vendredi 29 juillet.
Elle se serait suicidée après avoir reçu de nombreuses menaces de morts de la part de groupes antivax.
Le président fédéral, Alexander der Bellen, a présenté ses condoléances, affirmant qu'il fallait "mettre fin à ces intimidations".

C'est une onde de choc qui travaille actuellement l'Autriche. Lisa-Maria Kellermayr, une médecine dont le cabinet se situait dans la campagne du nord de l’Autriche, a été retrouvée morte sur son lieu de travail, vendredi 29 juillet. Victime de harcèlement d'abord par emails puis directement à son cabinet, elle se serait suicidée après avoir reçu de nombreuses menaces de morts de la part de groupes antivax, adeptes de théories conspirationnistes portant sur le Covid-19.

Cette médecin, qui avait souvent donné des interviews au sujet de la lutte contre la pandémie de Covid-19, avait fermé son cabinet fin juin "jusqu'à nouvel ordre" à cause du harcèlement dont elle était victime. Elle ne l'avait finalement pas rouvert à la mi-juillet. "Les conditions de travail que nous avons connues ces derniers mois ne peuvent être attendues de personne", avait-elle écrit sur son site Web. Selon la presse locale, elle devait dépenser entre 8.000 et 10.000 euros par mois pour embaucher des agents de sécurité chargés de la protéger des menaces.

Selon les médias locaux, elle aurait laissé une lettre d'adieu dans laquelle elle explique son geste, mais son contenu exact n'a pas été diffusé. Aucune autopsie n'a été ordonnée de la part du parquet de Wels. Selon l'association des médias autrichiens, le suicide de cette médecin reflète une tendance plus large de menaces contre le personnel médical.

Une fracture dans le pays concernant les mesures de santé publique

Cet acte a créé une vague d'émotions à travers le pays, où plusieurs veillées vont être organisées à Vienne et à Linz à partir de lundi. Johannes Rauch, le ministre de la Santé, lui a rendu hommage sur Twitter : "elle a consacré sa vie à la santé et au bien-être d'autrui. Menaces de mort contre elle et son employé étaient une réalité brutale. La haine contre les gens est inexcusable. Cette haine doit cesser." 

De son côté, le président fédéral, Alexander der Bellen a présenté ses condoléances, affirmant qu'il fallait mettre "fin à cette intimidation et à cette peur". "La haine et l'intolérance n'ont pas leur place dans notre Autriche", a-t-il affirmé.

Le mois dernier, l'Autriche a abandonné sa volonté d'introduire l'obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les adultes, constatant qu'il était peu probable que la mesure augmente l'un des taux de vaccination les plus bas d'Europe occidentale. Des dizaines de milliers de personnes avaient régulièrement manifesté contre la mise en place de ces mesures, mettant en évidence une fracture sur les mesures de santé publique que de nombreux pays ont connu.


Lea PRATI

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