À LA CHAÎNE - Le secrétaire d'État chargé des Affaires européennes a affirmé fin mai que l'Europe allait devenir le premier producteur mondial de vaccins en juin. Ses prévisions se sont révélées fausses.
On ne peut que s'en réjouir. Depuis plusieurs mois, l'exécutif se félicite de l’investissement de l'Union européenne (UE) dans la production des vaccins contre le coronavirus. Le 25 mars dernier, le chef de l'État signalait déjà que, d'ici "quelques semaines", le continent serait en capacité "d'accroître" sa production afin de devenir, "d'ici à l'été", celui "qui produit le plus de vaccins au monde".
Une promesse sur laquelle Clément Beaune est revenu le 31 mai sur France Info. Le Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes assurait alors que l'UE allait devenir, "au mois de juin, le premier producteur mondial de vaccin". Qu'en est-il réellement ?
Entre "deux et trois milliards de doses" en 2021
Pour monter en puissance, le régulateur européen a approuvé plusieurs nouveaux sites de production avant le printemps. De la fabrication des principes actifs, jusqu'au conditionnement, ce sont désormais 55 sites qui sont mobilisés à travers le continent, dont 14 rien qu'en Allemagne. Auprès de TF1, Nathalie Coutinet, économiste de la santé à l'Université Sorbonne Paris Nord, relève que notre voisin s'est tout particulièrement investi dans cette course. "Le pays a dépensé 1,5 milliard d'euros pour les vaccins, contre 18 millions pour la France", souligne-t-elle.
Pour quel résultat ? Nous nous sommes procurés les chiffres du nombre de doses produites par pays auprès de la Commission européenne. Des données qui montrent que l'Europe n'est pas encore première. En tête du classement des plus gros producteurs : la Chine et ses 1,3 milliard de doses produites, largement devant l'Union européenne (830 millions) et les États-Unis (490 millions).
. @EMA_News approval of more production plants of #COVID19 vaccines is a welcome step in increasing 🇪🇺 production capacity: citizens access to vaccinations must accelerate, every day and every dose counts. https://t.co/jIHkdEQi9r — Stella Kyriakides (@SKyriakidesEU) March 26, 2021
Derrière ces chiffres, il faut toutefois comprendre les raisons de cette nouvelle capacité de production. En mars dernier, Emmanuel Macron précisait que cette montée en puissance devait permettre de répondre à un double enjeu. D'abord, "l'immunité collective", que la Commission ambitionne d'atteindre d'ici la mi-juillet. Une protection qui, sur le Vieux continent, se fait majoritairement avec le produit de Pfizer-BioNTech. Or, en ce mois de juin, il apparaît que l'Europe est bel et bien devenue le plus gros producteur mondial de vaccin utilisant l'ARNmessager (ARNm), technologie utilisée par ce laboratoire ainsi que son concurrent Moderna.
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Deuxième enjeu avancé par le chef de l'État, l'exportation "vers les pays les plus pauvres ou ceux qui en ont le plus besoin", pour laquelle, là encore, l'UE est leader ! Et pour cause, les 27 en ont envoyées près de 400 millions contre 300 millions pour la Chine et 66 millions pour l'Inde. Ce qui fait du continent "non seulement un producteur majeur, mais également le principal exportateur", résume Thierry Breton, le commissaire européen en charge des vaccins.
Si sa récente accélération devrait permettre à l'UE de voir "la lumière au bout du tunnel", pour reprendre les termes de Thierry Breton, force est de constater que son retard à l'allumage n'a toujours pas été rattrapé.
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