Le pays, l'un des derniers à conserver une stratégie très stricte contre le Covid-19, a annoncé vendredi une nouvelle série de mesures.Jours de quarantaine, tests, annulation de vols... De nombreuses règles sont assouplies pour les voyageurs à destination de la Chine.Pékin réfute toutefois tout "relâchement" des protocoles.
Près de trois ans après l'apparition des premiers cas sur son sol, la Chine continue de mener une stratégie "zéro Covid" intransigeante. Mais ce vendredi, elle a toutefois décidé de desserrer légèrement la vis. Pékin a annoncé l'assouplissement de plusieurs mesures anti-Covid, dont une réduction de la quarantaine à l'arrivée et la fin de l'annulation brutale des vols.
Le pays asiatique est la dernière grande économie à maintenir une politique sanitaire stricte contre le coronavirus, qui vise à tout faire pour éviter de nouveaux cas en multipliant tests et confinements. Ses frontières restent fermées à la plupart des ressortissants étrangers. Mais cette politique a des répercussions sensibles sur l'économie chinoise, les chaînes logistiques mondiales, le moral des entreprises, l'image du pays et la mobilité internationale des Chinois et des étrangers.
Le pouvoir est donc sur une ligne de crête entre maintien de sa stratégie sanitaire et protection de son économie. Dans une note publiée vendredi par la télévision publique CCTV, l'agence sanitaire du gouvernement a ainsi annoncé plusieurs mesures d'assouplissement.
Un protocole allégé pour les voyageurs
Chinois et étrangers arrivant en Chine effectueront désormais une quarantaine de seulement huit jours, contre dix auparavant. Comme c'était déjà le cas, les trois derniers jours pourront être effectués par les voyageurs à leur domicile. Les cinq premiers jours s'effectueront par contre toujours dans des centres spécialisés ou des hôtels, à la charge des personnes confinées. Par ailleurs, "les acteurs importants du monde économique" et les "délégations sportives" seront exemptées de quarantaine s'ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour.
Le gouvernement a également annoncé l'arrêt du mécanisme très décrié de "coupe-circuit". En vertu de cette règle, des vols internationaux vers la Chine étaient annulés pour une ou deux semaines en cas de découverte, à l'arrivée des vols précédents, d'un nombre jugé trop élevé de passagers contaminés à bord. De nombreux voyageurs étaient ainsi contraints d'attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois, avant de retrouver une place dans un vol.
Autre bonne nouvelle pour ceux se rendant en Chine : ils devront fournir le résultat d'un seul test PCR réalisé dans les 48 heures précédant l'embarquement, contre deux jusqu'à présent.
Par ailleurs, la note "interdit strictement" les confinements préventifs ou trop longs et les fermetures d'écoles non approuvées par les autorités. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d'hôtels de quarantaine ou le personnel naviguant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones "à haut risque" (où des contaminations ont été recensées) vers des zones "à faible risque" pourront aussi effectuer à la maison leur quarantaine de sept jours - et non plus dans des centres fermés.
Pas de "relâchement" ni de "laisser-aller", avertit Pékin
Si les mesures ont été décrétées en cascade, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian, a voulu minimiser leur portée : "Ce n'est en aucun cas un relâchement (de notre politique sanitaire) et encore moins son abandon ou un laisser-aller", a-t-il assuré.
Dans le même temps, le ministère chinois de la Santé a annoncé vendredi 10.535 nouveaux cas positifs lors des 24 dernières heures - la grande majorité asymptomatiques. Un chiffre en hausse ces dernières semaines, mais qui reste très inférieur à la plupart des pays du monde. Grâce à la politique zéro Covid, seuls un peu plus de 5000 décès ont été officiellement enregistrés en Chine lors de la pandémie, contre plus d'un million aux États-Unis. Mais au prix de la lassitude croissante des Chinois et de fortes répercussions économiques.