INTERNATIONAL - De nombreux internautes s'étonnent que la mortalité liée au Covid-19 aux États-Unis en 2021 soit supérieure à celle de l'année précédente. Mais ce triste constat n'est pas lié à l'efficacité du vaccin.
"Malgré les vaccins, les États-Unis ont perdu plus de vies à cause du Covid-19 cette année que l'an passé." C'est le triste constat qu'on retrouve dans les pages du New York Times. Ce mardi 23 novembre, le prestigieux quotidien américain a rappelé que 2021 devait l'année "où les vaccins devaient permettre de maîtriser la pandémie". Il n'en est rien.
Au lieu de cela, "plus de personnes sont mortes du Covid-19 cette année aux États-Unis que l'année dernière, quand les vaccins n'étaient pas disponibles". Un état des lieux dont n'a pas tardé à s'emparer la sphère anti-vaccin français, y voyant le signe de l'inefficacité du vaccin. Qu'en est-il réellement ?
Deux années incomparables
Tout d'abord la comparaison entre ces deux années de pandémie est trompeuse. Les premiers décès liés au coronavirus aux États-Unis n'ont été enregistrés qu'en février 2020, avec une vague de décès qui n'arrive réellement qu'en avril, comme le montre les données mises en ligne par Our World in Data. Au contraire, l'année 2021 a débuté avec un pic de mortalité, sous le coup d'une poussée hivernale débutée l'année précédente. Pendant la seule première semaine de janvier, les États-Unis ont enregistré un record de près de 26.000 décès liés au Covid-19, rappelle le Wall street journal.
Résultat : les seuls deux premiers mois de 2021, le pays a enregistré plus de 161.000 morts dans le pays. Soit près d'un quart de la totalité des 770.800 victimes du virus depuis le début de l'année. Or, lors de cette vague de décès qui a perduré jusqu'au 20 février, la population n'était pas immunisée. Si la vaccination avait bel et bien débuté, elle n'en était qu'à ses timides débuts. Jusqu'au 5 mars, moins de 10% de la population était passée par un centre de vaccination.
Reste que l'épidémie tue encore. Cette situation imprévue s'explique par le relâchement des gestes barrières, selon des épidémiologistes interrogés dans la presse américaine. Avec l'arrivée des vaccins, la "vie d'avant" a repris dans les esprits de tous. Que ce soit chez les vaccinés ou non. Car si les restrictions sont levées, beaucoup continuent de refuser de se faire vacciner. À ce jour, seuls 58% des Américains sont entièrement vaccinés. Ce qui représente le taux le plus bas de tous les pays du G7.
Tandis que 2020 a été marqué par des confinements dans certains États et un bon nombre de restrictions, comme le port du masque en intérieur ou le télétravail, 2021 a été l'année du retour aux libertés, alors même que la population n'était pas assez vaccinée pour se le permettre. "Nous nous trouvons dans une situation très malheureuse avec une couverture vaccinale insuffisante et un retour à des comportements normaux dans la plupart des endroits, qui exposent les gens à un risque accru de contact avec le virus", a résumé pour le New York Times Jennifer Nuzzo, épidémiologiste et chercheuse au Johns Hopkins Center for Health Security.
La mortalité de l'année 2021 est donc essentiellement liée à une vague dévastatrice de l'hiver dernier, quand les vaccins n'étaient pas encore disponibles, ainsi qu'à un laisser-aller généralisé. Ce qui ne signifie pas que le vaccin n'est pas efficace. Au contraire. Dans une étude publiée en août dernier dans la revue Health Affairs, des chercheurs de l'Université de l'Indiana ont montré que la vaccination avait permis de sauver des vies. En tout, selon les résultats de cette étude, plus de 139.000 décès ont été évités de janvier à mai.
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