Brésil : le cacique Raoni testé positif au Covid-19 et hospitalisé

Le cacique brésilien est de retour à l’hôpital. Depuis le décès de sa femme, en juin dernier, Raoni Metuktire, chef indigène dont l’âge est estimé à 90 ans, est très affaibli physiquement. Il y a à peine un mois, il a été hospitalisé pendant dix jours, suite à des ulcères gastriques et intestinaux.

Mais cette fois-ci, c’est à cause du Covid-19 qu’il est hospitalisé. Le chef Raoni a été admis suite à "la constatation d'altérations dans le taux de leucocytes dans le sang et des symptômes de pneumonie. Des examens ont confirmé (le diagnostic) du Covid-19" a expliqué, dans un communiqué, l’Institut Raoni. Le diagnostic de Covid-19 a été confirmé à la mi-journée dans le bulletin médical de l'hôpital, qui fait également état d'une "inflammation cardiaque" pour laquelle de nouveaux examens doivent être réalisés.

"Son état de santé est bon, il n'a pas de fièvre, il respire normalement, sans apport d'oxygène", a précisé l’Institut, tout en annonçant qu'il sortira de l'hôpital "bientôt, si son état reste stable". Mais les proches du chef indigène ont voulu être sûrs "qu'il était hors de danger" avant d’annoncer publiquement son hospitalisation. 

Celui qui parcourt le monde pour dénoncer la déforestation en Amazonie, a critiqué début juin la gestion de l’épidémie par le président brésilien Jair Bolsonaro. Il l’a accusé de vouloir "profiter" du Covid-19 pour décimer son peuple. Les Kayapo ont des difficultés à accéder aux services de santé publique, ce qui inquiète le chef Raoni. Le 5 août, la Cour suprême a confirmé une décision judiciaire obligeant le gouvernement Bolsonaro à adopter des mesures urgentes pour protéger les peuples indigènes du coronavirus.

Pourtant la situation reste critique. D’après l’Association des peuples indigènes du Brésil, 28.815 autochtones ont été testés positifs au coronavirus et 757 en sont morts. De son côté, l’Institut Raoni s’inquiète de la progression du virus sur le territoire du chef indigène. Il demande de l’aide à l’Etat brésilien, mais aussi à la communauté internationale : "protégez-vous, protégez-nous", alerte-t-il. Située à environ 200 km de la capitale, la région serait touchée depuis plus d’un mois par le virus, et plusieurs décès ont été dénombrés d’après l’association française Planète Amazone.