CHANGEMENT DE PLAN - Le gouvernement danois a indiqué ce jeudi avoir commencé à déterrer les visons abattus en masse en 2020 dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Les animaux morts, dont les cadavres présentaient un risque de pollution des sols, seront incinérés.
Les carcasses avaient été enterrées à la hâte l'année dernière. Les autorités danoises ont annoncé ce jeudi avoir commencé à exhumer les visons enfouis après leur abattage massif dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Pour la plupart placées dans deux sites d'enfouissement dans l'ouest du pays, les dépouilles représentaient un risque de pollution à l'azote et au phosphore du fait de leur décomposition. Elles doivent désormais être incinérées.
Ce jeudi, des équipes spécialisées ont donc commencé à déterrer une partie des 13.000 tonnes de cadavres devant être exhumées. Elles doivent être ensuite transportées vers le centre énergétique de Maabjerg (MEC) pour y être brûlées. Dans un message sur Twitter, le ministre de l'Agriculture Rasmus Prehn s'est déclaré "soulagé" de voir que tout se déroulait conformément au plan.
Prøveopgravningerne af mink er i gang i Nørre Felding. Jeg er lettet over at opleve, hvordan det hele forløber planmæssigt. Godt gået af entreprenøren og @Foedevare . Nu begynder arbejdet for alvor på torsdag, så de lokale forhåbentlig kan se frem til at få opgaven løst. #dkpol pic.twitter.com/5RAVyTZKoG — Rasmus Prehn (@RasmusPrehn) May 13, 2021
Le MEC a prévenu qu'une odeur nauséabonde émanant des carcasses pouvait se répandre dans la zone au moment de leur transport et de leur déchargement, mais que cette odeur disparaîtrait lorsqu'elles seront brûlées à haute température dans les incinérateurs.
Une gestion de crise très critiquée
Le Danemark était le principal exportateur de visons dans le monde lorsqu'il a décidé d'abattre, en 2020, la totalité des 15 millions d'individus que comptait son cheptel après la découverte chez certains animaux d'une mutation du coronavirus appelée Cluster 5. Transmissible à l'homme, elle risquait selon les experts de menacer l'efficacité des vaccins. Pour éviter tout risque de nouveau cluster, le gouvernement a interdit l'élevage de visons jusqu'à janvier 2022.
Sa gestion de la crise avait cependant suscité des remous. Le gouvernement de la Première ministre Mette Frederiksen avait dû reconnaître que sa décision d'abattre le cheptel danois n'avait pas de base légale pour les animaux non contaminés par le nouveau coronavirus. Elle avait présenté publiquement ses excuses à la télévision fin novembre. "Je considère qu'il y a lieu de s'excuser pour le déroulement des faits. Je n'ai aucun problème pour dire pardon pour cela, car des fautes ont été commises", avait-elle déclaré. Quinze jours plus tôt, face à la pression de l'opinion publique, le ministre de l'Agriculture, Mogens Jensen, s'était, lui aussi, excusé et avait finalement décidé de démissionner.
En outre, la découverte d'un risque de pollution par la décomposition de leurs cadavres avait fait enfler encore davantage la polémique. Comble de l'horreur, des visons morts qui n'avaient pas été enterrés à une profondeur suffisante avaient émergé du sol.
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Le vison est le seul animal pour lequel il est confirmé qu'il peut à la fois être contaminé par des humains et leur transmettre la maladie. En France, un élevage d'un millier d'animaux avait également été abattu en Eure-et-Loir en novembre 2020 après la découverte d'animaux porteurs du coronavirus.