VIRUS - L'épidémie de Covid-19 reste hors de contrôle sur le sol américain, avec plus de 2900 morts pour la seule journée de jeudi. Elle pourrait encore tuer plus de 150.000 personnes d'ici février, préviennent les autorités.
Des photos de détenus avec leur uniforme de prison, protégés par des masques et des gants, en train de vider une morgue à El Paso. Publiées ces jours-ci par la presse au Texas, ces images témoignent de la crise sanitaire qui sévit aux États-Unis, où les autorités n'arrivent pas à freiner l'épidémie. Et se préparent à vivre un hiver sombre.
Si un recours à des prisonniers pour prêter main forte n'est pas une première aux Etats-Unis depuis le début de la crise – New York avait également procédé de la sorte en avril -, cela illustre l'ampleur du drame qui se joue dans un pays qui affronte de plein fouet la seconde vague. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : les autorités ont enregistré jeudi plus de 210.000 cas en une seule journée, un record absolu depuis le début de la pandémie. Le pays a dans le même temps déploré plus de 2900 morts en 24h, l'un des pires bilans enregistrés. Et, au total, 100.000 personnes sont hospitalisées en raison du Covid-19, contre 60.000 aux pics d'avril et de juillet.
Le virus circule partout
Déjà colossal, ce bilan va sans doute s'alourdir au fil des semaines. "La réalité est que décembre, janvier et février seront des temps difficiles", a prévenu mercredi le directeur des Centres de lutte contre les maladies (CDC), Robert Redfield. "Ce sera la période la plus difficile de l'histoire de la santé publique dans ce pays", a-t-il précisé, ajoutant que "malheureusement, avant février, nous pourrions approcher des 450.000 Américains" morts.
Comment la première puissance mondiale en est-elle arrivée là ? Première explication : contrairement au printemps, le virus circule partout. Les cartes en temps réel montrent du rouge d'une côte à l'autre du continent américain. En effet, la moitié des Etats affichent une incidence supérieure à 400 cas par semaine pour 100.000 habitants, soit le seuil auquel le reconfinement avait été décidé en France. Problème : ils sont très peu à prendre des mesures restrictives. Et ces dernières ne sont réimposées qu'en ordre dispersé, en l'absence de stratégie nationale dictée par Washington.
"La situation est grave"
Certes, le port du masque est (enfin) généralisé, les gouverneurs qui refusaient de se plier à la règle ont cédé entre octobre et novembre. Mais hors de question de tirer un trait les commerces, les restaurants et les lieux de culte : tous restent ouverts dans la plupart des États. Les seuls ayant imposé un couvre-feu sont la Californie et l'Ohio. À New York, ce sont les écoles qui ont été refermées. À Chicago, on demande aux habitants de rester chez eux, sauf pour des déplacements essentiels. Autant de décisions qui ne sont pas à la hauteur des enjeux. C'est en tout cas l'avis d'Anthony Fauci : "La situation est grave. Il ne serait pas malvenu de fermer temporairement les bars", a-t-il estimé sur Fox News mercredi.
Membre de la cellule de crise de la Maison Blanche sur le coronavirus, le Dr Fauci a d'ailleurs confirmé qu'il rejoindrait fin janvier celle mise sur pied par Joe Biden. D'un président à l'autre, le médecin espère enfin peser dans la balance. Une première mesure a d'ailleurs filtré jeudi, le président élu indiquant aux Américains que, dès le jour de sa prise de fonction, il sera obligatoire de porter un masque pendant 100 jours.
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