Angela Merkel annonce un plan de 130 milliards d’euros pour relancer l’économie allemande

Publié le 4 juin 2020 à 6h16
Angela Merkel annonce un plan de 130 milliards d’euros pour relancer l’économie allemande
Source : John MACDOUGALL / AFP / POOL

CRISE – L’Allemagne sort le chéquier pour soutenir son économie face à la crise provoquée par la pandémie due au coronavirus. Angela Merkel a présenté mercredi 3 juin un plan de mesures sur deux ans, d’un montant de 130 milliards d’euros.

Un plan de relance économique présenté comme "un plan pour l’avenir" : tard mercredi 3 juin, la chancelière allemande Angela Merkel a annoncé un plan de relance de 130 milliards d'euros pour les années 2020 et 2021, destiné à stimuler l'économie nationale durement frappée par la pandémie de Covid-19. 

L’ambition de ce plan historique est double : il s’agit de soutenir l’offre, à travers la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée ou de nouvelles aides aux entreprises en difficulté, mais également la demande par des subventions aux familles ou encore une augmentation de la prime d'achat pour les voitures électriques.

Même si l'Allemagne a été jusqu'à présent moins frappée que ses voisins par la pandémie sur le plan humain, avec quelque 8.500 morts, son économie, très dépendante des exportations, a été fortement secouée. Ce plan de relance s'ajoute à l'énorme plan de plus de 1.000 milliards d'euros déjà mis en place en mars, au plus fort de la pandémie, prévoyant des aides aux entreprises et des milliards d'euros de prêts garantis.

"Rendre l'avenir possible"

"Nous voulons rendre l'avenir possible particulièrement pour les prochaines générations", a affirmé mercredi soir Angela Merkel à l'issue de deux jours d'âpres négociations entre conservateurs et sociaux-démocrates, les partenaires de la coalition gouvernementale.

Parmi les mesures annoncées mercredi figurent, outre la baisse temporaire de la TVA de 19% à 16% jusqu'au 31 décembre 2020 et des transferts de dettes des communes vers l'Etat fédéral, une allocation unique de 300 euros par enfant pour les familles ou encore une baisse des coûts de l'électricité pour les particuliers, selon l'accord de 15 pages.

Prime aux voitures électriques

Le point le plus discuté a été l'instauration d'une prime à l'achat pour soutenir le secteur automobile, pratiquement à l'arrêt depuis plusieurs mois.  Les sociaux-démocrates (SPD), qui s'opposaient à toute subvention de voitures polluantes, semblent ici avoir remporté la bataille : au final, les membres de la "grande coalition" se sont prononcés contre une prime à l'achat de voitures à essence ou diesel à faibles émissions. En revanche, la prime à l'achat d'un véhicule électrique sera doublée, passant de 3.000 à 6.000 euros.

Cette décision risque de faire grincer des dents au sein de ce secteur vital en Allemagne, dont dépendent 800.000 emplois. Mais, contrairement à la crise de 2009 où une prime à l'achat pour tous les types de véhicules avait été mise en place, l'automobile allemande, minée par le scandale des moteurs truqués et critiquée pour son virage tardif vers l'électrique, a perdu en influence face au poids croissant des préoccupations environnementales et climatiques.

Assurer les emplois

Alors que l'Allemagne a vu son taux de chômage continuer à grimper en mai, à 6,3%, poussant les entreprises à solliciter le chômage partiel pour plus de 11 millions de salariés depuis mars, le gouvernement a voulu apporter à nouveau son soutien aux entreprises en difficulté. Jusqu'à 25 milliards d'euros seront ainsi débloqués pour venir en aide aux secteurs les plus sinistrés. Angela Merkel a justifié ces aides pour soutenir les millions de travailleurs actuellement au chômage partiel : "Cela montre combien l'ensemble (de l'économie) est fragile et qu'il est nécessaire de réussir à stimuler l'économie pour que les emplois soient assurés".

Réagissant à l’annonce du plan, l'un des représentants de la gauche radicale die Linke, Bernd Riexinger, a cependant parlé "d'une opportunité gâchée", estimant que les mesures de soutien sociales n'étaient pas suffisantes.


La rédaction de TF1info

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